Coup de déprime des consommateurs américains

Coup de froid sur la reprise américaine. L'indice de confiance des consommateurs réalisé par l'Université du Michigan a reculé de 0,7 point en août à 90,2, contre 90,9 en juillet. Ce chiffre est certes une première estimation, mais il est néanmoins nettement plus faible que les attentes des économistes. Le consensus calculé par Bloomberg prévoyait en effet une remontée de l'indice à 91,4. Il se confirme donc que les ménages américains restent à convaincre de la réalité du rebond de l'économie. Il est vrai que leur situation n'est pas bonne: le marché de l'emploi reste très difficile. Les offres d'emplois se font rares et les entreprises continuent d'ajuster leurs masses salariales. Et à cette situation inquiétante s'ajoute la remontée des taux longs de plus d'un point en un mois. Cette tension a rendu plus difficile l'accès du consommateur au crédit, d'autant que le taux d'endettement des ménages est encore élevé. Ainsi, si le nombre de mises en chantier en juillet a atteint un plus haut depuis 17 ans (ces chantiers ont été financés avec des taux encore bas), le nombre de permis de construire a reculé de 2,5% en un mois. Preuve que les ménages sont touchés par cette remontée des taux.Du coup, les ménages ont bel et bien senti une dégradation de leur situation. L'indice de situation présente de l'Université du Michigan perd ainsi 1,6 point à 100,5. Parallèlement, les ménages ne perçoivent pas de signes d'amélioration: l'indice des attentes reste donc stable (83,6 en août contre 83,7 en juillet). Deux chiffres qui rendent peu probable un retour de la consommation massive dans les mois qui viennent. L'enquête publiée ce mardi par UBS Warburg et Bank of Tokyo l'a d'ailleurs confirmé: la fin d'opérations de promotions a entraîné immédiatement un recul de 0,5% des ventes hebdomadaires dans les magasins de détail. La crainte d'une spirale baissière des prix exprimée par la Fed la semaine dernière n'était donc pas infondée.Si la reprise de l'investissement n'est pas niable, l'économie américaine ne semble donc pas, faute de consommateurs, se diriger vers une prospérité digne des années 1994-2000. Loin de là. Ce chiffre a fait l'effet d'une douche froide sur les marchés. Depuis un peu plus d'une semaine, chacun s'y montrait en effet sûr d'un retour rapide à la croissance. En conséquence, les bons du Trésor avaient reculé, les marchés actions s'étaient redressés et le dollar avait regagné du terrain sur l'euro. Résultat: les marchés actions, qui attendaient un bon chiffre, ont dégringolé. Le Dow Jones, qui avait gagné jusqu'à 0,2% après l'ouverture, perdait 0,3% vers 16h30 avant de se stabiliser. A Paris, le CAC 40, qui gagnait 0,7% à 16 heures est retombé sous les 3.300 points en une demi-heure. Il a terminé néanmoins terminé en hausse de 0,29% à 3.310,70 points. Parallèlement, l'euro s'est ressaisi et a dépassé à nouveau 1,11 dollar en fin d'après-midi.
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