Coup de frein de l'économie américaine

C'est le pied sur le frein que la première économie mondiale a terminé l'année 2002. Selon une première estimation délivrée par le Département américain du Commerce, la croissance du produit intrieur brut (PIB) a été de 0,7% en rythme annuel au quatrième trimestre, après 4% au troisième. Sur l'ensemble de l'exercice, l'activité de la première économie mondiale a progressé de 2,4%, soit un net redressement par rapport au cru 2001, caractérisé par une période de récession et une croissance globale d'à peine 0,3%. Néanmoins, les Etats-Unis sont encore loin des 3,8% enregistrés en 2000. C'est sans doute ce constat qui a fait dire cette semaine au président américain lors de son discours sur l'état de l'Union que l' "économie se redresse, mais elle ne progresse pas assez vite ni assez fortement".Le ralentissement de la croissance au quatrième trimestre s'explique par différents facteurs et notamment le fait que les consommateurs aient resserré les cordons de la bourse. Les dépenses de consommation, qui représentent les deux tiers environ du PIB des Etats-Unis, n'ont crû que de 1% au quatrième trimestre, soit leur plus faible croissance depuis près de 10 ans, alors qu'elles avaient affiché 4,2% le trimestre précédent. Les ménages américains contribuent tout de même positivemnt au PIB, tout comme la dépense publique. Celle-ci a crû de 4,6% au quatrième trimestre. Le moindre dynamisme des dépenses de consommation des ménages était attendu. Inquiets pour leur emploi - le chômage touchait 6% de la population active en décembre -, préoccupés par la question irakienne et disposant d'un pouvoir d'achat moindre en raison des coûts élevés de l'énergie, les Américains n'avaient guère de raison de se lancer dans une frénésie d'achats. Dans ces conditons de demande fragile, les entreprises n'ont quant à elles pas beaucoup de motifs d'investir même si on peut observer sur le quatrième trimestre, et ce pour la première fois depuis deux ans, une augmentation de l'investissement des entreprises (+3,1%), grâce essentiellement aux dépenses d'équipement (+5%). La Réserve fédérale américaine (Fed) considère que la faiblesse actuelle de la conjoncture n'est que transitoire. Hier, dans les commentaires accompagnant sa décision de maintenir inchangé le loyer de l'argent à 1,25%, elle a estimé que l'essor économique des Etats-Unis était avant tout bridé par "les cours du pétrole et les autres risques géopolitiques", autrement dit l'Irak, qui font peser "des restrictions durables sur les investissements et l'embauche des entreprises". Mais l'économie devrait repartir du bon pied dès que ces risques auront été dissipés. C'est en tous cas le pari de la Fed.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.