L'Opep opte pour un statu quo sans surprise

Il n'y a pas eu de surprise à Vienne. A l'occasion d'une réunion extraordinaire (lire ci-contre) de ses membres, l'Opep a décidé de ne pas modifier ses quotas de production. Ce choix a fait l'objet d'un consensus entre les différents ministres du cartel présents. Les appels des pays industrialisés et grands consommateurs d'or noir en faveur d'une hausse de la production afin de faire retomber les prix n'ont pas été entendus. Ces économies, en proie à une anémie persistante, auraient pourtant bien besoin d'alléger leur facture pétrolière. Les quotas, fixés à 25,4 millions de barils par jour (mbj), resteront en l'état au moins jusqu'au mois de septembre, date de la prochaine réunion du cartel a précisé un responsable de l'Opep. Justifiant ce statu quo, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanghaneh a expliqué que l'organisation craignait un excédent d'offre au quatrième trimestre qui ferait chuter les cours. Actuellement le baril de Brent de mer du Nord oscille entre 28 et 29 dollars. Dans les rangs de l'Opep, on craint que le retour annoncé du pétrole irakien sur le marché ne fasse s'effondrer les prix. Les pays exportateurs ont encore à l'esprit la chute des cours sous les 10 dollars le baril en 1998.Pour l'instant, on est bien loin de ce scénario. La lenteur du rétablissement de l'ordre en Irak et notamment les sabotages d'oleoducs ralentissent la reprise des exportations. Quant aux stocks de pétrole des pays occidentaux, ils sont actuellement très bas. Provisoirement en tout cas, cette situation fait les affaires du cartel. Le prix du brut flirte avec la limite supérieure de la fourchette de 22-28 dollars que prône l'Opep et cela assure aux pays producteurs de confortables revenus.
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