Moscou autorise la fusion Youkos-Sibneft

Le Kremlin évite l'affrontement direct dans l'affaire Youkos. Selon l'agence russe Interfax, citant une déclaration du ministère des politiques anti-monopolistiques, la fusion entre les deux géants russes du pétrole, Youkos et Sibneft, aurait été approuvée. Ce feu vert va donner naissance au numéro deux mondial du secteur, qui extraira 2,3 millions de barils de brut par an. Cette décision était très attendue depuis que, début juillet, le banquier de Youkos, Platon Lebedev, avait été mis en garde à vue pour des irrégularités lors de privatisations remontant à 1994. Il s'agissait en fait du début d'un bras de fer entre l'homme le plus riche de Russie, Mikhail Khodorkovski, tenté par l'ambition politique, et le président Vladimir Poutine. Un bras de fer qui s'est poursuivi tout au long de l'été. La décision du ministère était d'autant plus crainte que Mikhail Khodorkovski n'avait en rien baissé la garde. Agitant la menace d'une vente d'une partie du capital de Youkos à l'américain Chevron, il avait confirmé son soutien aux partis libéraux d'opposition pour les prochaines élections à la Douma en décembre prochain. Il avait même obtenu le soutien surprise du plus grand parti d'opposition, le parti communiste de Russie. Le président de ce dernier, Gennadi Ziouganov, avait ainsi déclaré le 31 juillet dernier que les attaques contre Youkos "créait un climat d'incertitude inacceptable pour les hommes d'affaires". Tout en dénonçant la méthode des privatisations des années 1990, le leader communiste avait jugé les actions du Kremlin contre Youkos de "barbares".De son côté, Vladimir Poutine avait poursuivi sa campagne "anti-oligarques". Un député proche du président a ainsi déposé une plainte hier contre Youkos concernant la privatisation d'une société de gaz. Hier encore, le Parquet de Moscou avait prolongé la détention du responsable de la sécurité de Youkos, Alexeï Pitchougine, accusé de meurtre. Autant de messages négatifs envoyés aux marchés. La décision de ce jeudi est donc un signe d'apaisement envoyé par le Kremlin. Il doit rassurer les investisseurs, notamment étrangers. Mais il n'empêchera pas Vladimir Poutine de poursuivre son combat politique contre les "oligarques".
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