L'Italie en récession, pour la première fois en onze ans

L'Italie est officiellement entrée en récession au deuxième trimestre 2003. Une situation qui ne s'était pas connue depuis 1992. La troisième économie de la zone euro a enregistré une baisse de son PIB de 0,1% par rapport aux trois premiers mois de l'année. Au premier trimestre, la péninsule avait déjà connu une baisse de son PIB de 0,1%. Deux trimestres consécutifs de baisse, cela signifie bel et bien la récession stricto sensu. Sur un an cependant, l'Italie enregistre encore une petite croissance de 0,3%.Cette récession sur le premier semestre était attendue par la plupart des économistes. Le chiffre publié est d'ailleurs conforme au consensus calculé par Bloomberg. Le détail de cette évolution du PIB n'a pas été publié par l'institut statistique italien (Istat), mais, pour Florence Béranger, économiste chez CDC-Ixis, le commerce extérieur a "sans doute contribué négativement au PIB italien". Il faut dire que depuis deux ans, la consommation des ménages transalpins est au plus bas. Or, avec la hausse de l'euro et les difficultés de l'Allemagne, le commerce extérieur italien s'est montré de plus en plus incapable d'assurer un relais de croissance au pays. La récession paraissait donc inévitable, les débouchés pour les entreprises étant des plus limités. Le chiffre décevant de la production industrielle publiée vendredi matin a d'ailleurs confirmé cette morosité. Attendue par le consensus Reuters en hausse en juin de 0,9% sur un mois, elle est en fait restée stable. Sur un an, la baisse de la production industrielle atteint 2,1%. "Un chiffre très négatif", pour Susana Garcia, économiste chez Deutsche Bank interrogée par Reuters. L'avenir s'annonce-t-il meilleur? Pas réellement. Certes, un certain frémissement se fait jour sur le plan de la consommation, notamment si on regarde la légère remontée des ventes de voitures en juillet. Certes, également, le pays pourrait profiter de la reprise américaine. Mais ces signes sont encore insuffisants. "Les perspectives sont très décourageantes: investissements et consommation sont au plus bas et la demande intérieure est très faible", confirme Susana Garcia. Florence Béranger, ajoute qu'à la différence de l'Allemagne et de la France, l'Italie n'a pas utilisé la crise pour faire progresser sa productivité. Elle ajoute par ailleurs qu'à la différence de l'Espagne avec la construction, elle ne possède pas un secteur "locomotive" de sa croissance. Le pays pourrait donc bien rester à la traîne de la zone euro. CDC-Ixis prévoit une croissance nulle pour 2003, le FMI a lui prévu "une croissance légèrement positive".
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