Gemplus souffre après le retrait de Sagem

Arrivé au capital de Gemplus en décembre dernier, Sagem a confirmé vendredi matin avoir revendu ces dernières semaines l'essentiel de sa participation qui se montait à 10,5%. L'annonce de ce désengagement pèse sur le titre Gemplus. L'action du leader mondial de la carte à puce chute en fin de journée de 4,71% à 1,62 euros. Le directeur financier de Sagem Hervé Philippe a indiqué à l'AFP que Sagem a revendu au cours de l'été la quasi-totalité de sa participation "à un cours moyen de 1,20 à 1,25 euros". Cette participation avait été acquise en décembre 2002, alors que le cours de Gemplus était au plus bas: les actions avaient été achetées entre 0,90 euros et 1 euro. La plus-value réalisée par Sagem devrait ainsi être de l'ordre de 15 millions d'euros. Revenant sur la stratégie de Sagem, Hervé Philippe précise : "Lors de notre entrée au capital de Gemplus, nous avions deux objectifs: un objectif financier, et un objectif stratégique, d'alliance entre nos capacités dans les domaines de la carte à puce, de la biométrie et de la cryptographie". "La situation de l'actionnariat de Gemplus s'étant pacifiée, nous n'avions pas vocation à demeurer à 10% du capital, et il était plus logique de sortir", a souligné Hervé Philippe.. Le deuxième objectif de l'entrée de Sagem au capital de Gemplus demeure d'actualité, souligne-t-on au sein du groupe d'électronique et de défense. Les deux sociétés ont mis en place une alliance opérationnelle dans le domaine de la carte d'identité sécurisée, qui lui a déjà permis d'obtenir plusieurs marchés, notamment dans des pays du Moyen-Orient et d'Asie. Les deux groupes ont répondu en commun à plusieurs autres appels d'offre dont les résultats sont attendus prochainement. Avec le retrait de Sagem se pose néanmoins à nouveau la question du tour de table du fabricant de cartes à puce. Le titre a fait l'objet d'une certaine spéculation ces derniers jours même si certains actionnaires comme l'Américain Texas Group (26,4% du capital) ou la famille allemande Quandt (19,1%) ne pourraient se retirer qu'au prix d'une sévère moins-value.Le départ de Sagem ouvre donc une nouvelle ère d'incertitudes et de spéculations autour de Gemplus. Certains analystes estiment en effet qu'une consolidation est à venir dans ce secteur, le nom de Thales, absent ce segment, est parfois cité. Par ailleurs, rappelons qu'avant l'arrivée de Sagem au capital, certains s'étaient inquiétés du risque de voir Gemplus et son savoir-faire passer entre des mains étrangères. Le tout sur fonds de rumeurs de pillage technologique...
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