Les réductions de coûts portent le résultat de Reuters

Après avoir affiché en 2002 la première perte de son histoire boursière, Reuters montre des signes de redressement. Au premier semestre, le groupe britannique a dégagé un bénéfice imposable, avant amortissement des survaleurs et résultats exceptionnels de 87 millions de livres (soit 122,5 millions d'euros). Ce chiffre est à comparer d'une part avec le déficit de 10 millions de livres accusé au premier semestre de l'an dernier mais aussi avec les attentes des marchés. Les analystes voient leurs pronostics largement dépassés puisqu'ils tablaient en moyenne sur un bénéfice à 42 millions de livres.Cette performance est essentiellement à mettre au compte des réductions de coûts engagées dans le cadre du programme "Fast Forward". Ce plan est en avance sur ses objectifs: 30 millions de livres d'économies sur les 45 millions attendues pour l'année ont déjà été réalisées. Résultat, Reuters met la barre un peu plus haut et annonce vouloir obtenir en fin d'exercice des réductions de coûts de 55 millions de livres. Ces économies passent notamment par des coupes claires dans les effectifs: les coûts de personnel ont été réduites de 11% au premier semestre. Au total, les charges d'exploitation ont baissé de 15%.Ces économies sont rendues nécessaires par l'érosion du chiffre d'affaires de l'agence de Fleet Street. Au premier semestre, le produit des abonnements qui représente 93% du chiffre d'affaires total de Reuters a reculé de 11% à 1,26 milliard de livres. L'activité de Reuters souffre des difficultés économiques rencontrées par ses principaux clients (banques et maisons de courtage) et de la concurrence exacerbée de l'américain Bloomberg et du canadien Thomson Financial.Et si les réductions de coûts, ainsi que des effets de changes favorables, ont permis au premier semestre de faire passer la marge opérationnelle à 14,7% après 12,6% lors de la même période 2002, Reuters continue d'anticiper des temps difficiles. Dans un communiqué, le groupe, même s'il souligne "la récente amélioration du sentiment des marchés", demeure "prudent quant à ses perspectives de ventes pour la fin de l'exercice, notamment en Europe". Dans ces conditions, Reuters attend au troisième trimestre une baisse de l'ordre de 11-12% du produit des abonnements et estime que sur l'ensemble de 2003 la baisse sera de 11%. Quant à la marge opérationnelle, elle sera inférieure à celle affichée au premier semestre, soit 14,7%, mais supérieure aux 13,1% enregistrés en 2002.Faisant l'impasse sur la bonne tenue des résultats semestriels, la Bourse de Londres sanctionne ces prévisions prudentes. A la City, le titre Reuters a perdu en clôture mardi 7,80% à 201 pence.Léger mieux pour InstinetToujours dans le rouge, la plate-forme d'échanges électroniques n'est pas sortie de l'ornière. Pourtant, dans la lignée des marchés financiers, les résultats de la filiale de Reuters se sont améliorés au premier semestre 2003. La plate-forme a réduit sa perte avant charges de restructurations et résultat sur ses investissements, à 1,5 million de livres. Elle est donc en équilibre en terme de résultat par action, alors que les analystes prévoyaient encore une perte de 2 cents par titre. Son chiffre d'affaires a progressé de 6,2% à 285,4 millions de livres.
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