Edgar Bronfman rachète Warner Music

Les dés sont jetés. Sans grande surprise, Time Warner a décidé d'accepter l'offre de 2,6 milliards de dollars déposée par le consortium mené par Edgar Bronfman Jr. pour la reprise de Warner Music. Le groupe de médias américain a en conséquence rejeté définitivement la proposition de son concurrent EMI, que ce dernier avait retiré dans la matinée (lire ci-contre). L'opération doit être finalisée d'ici 60 jours, une fois l'approbation des autorités de régulation obtenue. En reprenant Warner Music, Edgar Bronfman Jr revient en fanfare dans le monde de la musique, un secteur loin de lui être étranger. C'est lui en effet qui était à la tête d'Universal Music avant de le céder à Vivendi. Par le passé, il a même écrit des chansons, notamment pour une chanteuse canadienne bien connue, Céline Dion... Dans son projet de reprise de Warner Music, l'homme d'affaires canadien est épaulé par les fonds d'investissement Thomas H. Lee Partners, Bain Capital et Providence Equity Partners. En revanche, et contrairement à ce qu'avait rapporté la presse ces derniers jours, Haim Saban ne fait finalement pas partie des investisseurs. En faisant le choix de Bronfman, Time Warner opte pour la sécurité. En s'alliant avec EMI, le groupe aurait dû affronter les autorités de la concurrence européennes et américaines. Or, ce projet serait arrivé en deuxième position après celui de fusion déposé ces dernières semaines par BMG et Sony Music, lui donnant moins de chance d'aboutir ou, dans le meilleur des cas, lui faisant perdre un temps précieux. Mais Time Warner est pressé, dans la mesure où il veut réduire le plus vite possible le montant de sa dette, qui s'élevait encore en net à 24,1 milliards de dollars fin septembre, contre 26,3 six mois auparavant. En cédant Warner Music, le groupe de médias, qui pâtit déjà des mauvaises performances de sa branche Internet, se débarrasse d'une entité qui ne parvient à surmonter la crise du marché. Ainsi, sur le dernier trimestre, Warner Music a subi une perte opérationnelle de 1 million de dollars contre un bénéfice de 22 millions un an avant.EMI avait longtemps négocié avec Time Warner pour reprendre Warner Music. L'offre, qui aurait permis à l'entité fusionnée de générer entre 250 et 300 millions de dollars d'économies par an, comprenait un montant en cash de 1 milliard de dollars et une participation pour Time Warner de 25% dans l'entité fusionnée. En revanche, la proposition du groupe britannique n'incluait pas l'activité d'édition, Warner Chappell. L'offre de Bronfman permet à Time Warner de sortir complètement du secteur. Avec un autre avantage: elle comprend la possibilité d'y revenir si la situation s'améliore. Une des clauses de la vente accorde en effet à Time Warner une option lui permettant de racheter 15% ou 19,9% "sous certaines conditions" de Warner Music pendant les trois prochaines années.A New York, le titre Time Warner gagne 1,41% en milieu de matinée à 15,77 dollars.
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