L'industrie musicale veut plus que jamais la peau de Napster et continue d'en vouloir à mort à son ancien protecteur, Bertelsmann. A son tour, EMI vient de porter plainte contre le groupe allemand pour avoir soutenu financièrement le site de musique en ligne, alors qu'il enfreignait les lois sur les droits d'auteurs. "Avec cette plainte, EMI se bat pour protéger nos droits à contrôler et recevoir le bénéfice des droits d'auteur et le droit pour nos artistes à prendre part aux bénéfices", a indiqué à Londres un porte-parole de la maison de disque. Ainsi, la plainte d'EMI déposée auprès du Tribunal de New York est la troisième du genre émanant des professionnels de la musique. Voici un mois, toujours à New York, Universal Music a fait de même. Les deux majors ont de cette façon emboîté le pas à un groupe d'éditeurs de musique qui a déposé une plainte en février dernier afin de réclamer jusqu'à 17 milliards de dollars de dommages et intérêts au groupe allemand. Regroupés en class action (action en nom collectif typiquement américaine), auteurs et compositeurs ont aussi accusé Bertelsmann d'avoir participé à la violation des droits d'auteurs faite par Napster, en ayant injecté des fonds considérables dans la société. Ils ont souligné ainsi la "participation malveillante (...) à l'infraction de grande ampleur des droits d'auteurs".Bertelsmann, via sa maison de disques BMG, la plus petite du marché, avait été le seul acteur de l'industrie à vouloir remettre Napster dans le droit chemin, voyant dans la musique en ligne l'avenir du disque. Contrairement à ses concurrents, il avait alors pris sous sa coupe la start-up en investissant au total plus de 100 millions d'euros. Mais le service légal en gestation n'a jamais vu le jour. Bertelsmann a fini par couper les vivres à sa filiale, qu'il a réussi à revendre, après sa mise en faillite, à Roxio (lire ci-contre).

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:24

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