"Les 3.700 points ne sont pas hors de portée pour le CAC 40"

latribune.fr- Le mois de septembre n'est traditionnellement pas favorable à la Bourse. Doit-on craindre une correction du marché à la rentrée ?Patrick Leguil- Bien que le marché parisien ait repris pratiquement 40% depuis mars, il n'y a pas eu de "surréaction" haussière. Le spectre de la déflation s'est éloigné et les taux à 10 ans offrent un potentiel au niveau de la prime de risque des actions. J'ajouterai que sur le plan graphique - un mode d'analyse qui s'est révélé efficace ces derniers temps -, l'essentiel était de rebondir sur les 3.300 points pour casser le mouvement baissier des trois dernières années. Même s'il est un peu tôt pour parler de forte remontée (il faudrait alors repasser à la hausse les 4.200 points), l'avenir ne semble donc pas présenter de risque majeur.Pourtant l'économie européenne patine...Effectivement, mais la bonne nouvelle vient des Etats-Unis. La récente révision à la hausse du PIB du deuxième trimestre est de bon augure. La productivité des entreprises américaines s'accroît et on ne devrait plus avoir de mauvaise surprise au niveau des performances opérationnelles. Seul l'emploi reste à la traîne. Mais cela devrait profiter aux marges. Assurément, on s'achemine vers des révisions à la hausse des résultats. D'ores et déjà, on attend une croissance bénéficiaire de 13% sur le S&P 500 cette année, soit le double de ce qu'elle était en 2002. Les marchés américains devraient donc progresser et la corrélation entre les indices américains et le CAC 40 est évidente. D'où un effet d'entraînement prévisible.Dans ces conditions, que peut-on espérer pour la fin de l'année ?Des hésitations sont possibles à court terme, mais les 3.700 points ne sont pas hors de portée pour le CAC 40. L'environnement économique reste médiocre. Cependant les gérants ont une vision à long terme et devraient anticiper la reprise économique européenne qui pourrait intervenir au cours du deuxième trimestre 2004. Comme aux Etats-Unis, ce devrait être une croissance molle, liée à une baisse de l'emploi car les restructurations ne sont pas terminées.Quels seront les indicateurs à surveiller pour jauger la reprise économique et le potentiel de croissance en Bourse ?D'abord, il sera important de surveiller l'indicateur avancé belge, qui est très révélateur, compte tenu de l'ouverture sur l'extérieur de l'économie belge. S'il continue de se redresser, ce sera un très bon signe pour la zone euro. En ce qui concerne plus particulièrement la France, l'état de la consommation sera déterminant. On peut compter sur le soutien qu'apporte la prime de rentrée. Mais si la consommation défaille, elle pourrait freiner la reprise et donc la progression attendue de la Bourse. Enfin, plus que l'évolution de l'euro (qui a mon sens est un phénomène souvent trompeur), c'est bien la conjoncture américaine qui primera.Le retour au premier plan des OPA depuis cet été n'est-il pas également un signal positif ?C'est certain. A l'inverse du rapprochement Carrefour-Promodès, issu en son temps d'une stratégie défensive, on assiste aujourd'hui à de véritables OPA offensives, dont le but est de gagner des parts de marché. Les valorisations sont raisonnables, les taux restent à des niveaux historiquement bas, les bilans ont été assainis et la France regorge de cibles. On devrait donc assister à un retour encore plus prononcé de ce type d'opération. Ce qui est très prometteur pour l'évolution des marchés.
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