Aventis s'allie à une biotech américaine

Le rapprochement entre biotechs et laboratoires pharmaceutiques classiques se poursuit. Cette fois, c'est Aventis qui espère en profiter. Le groupe franco-allemand a ainsi annoncé avoir passé un accord avec la firme américaine Regeneron Pharmaceuticals pour le développement en commun d'un inhibiteur du facteur de croissance des vaisseaux, appelé en anglais VEGF (Vascular endothelial growth factor). Les recherches seront menées par Regeneron avec la collaboration du laboratoire européen. Une collaboration qui sera surtout sonnante et trébuchante. Aventis s'est en effet engagé à payer dès à présent 125 millions de dollars. 25 millions de dollars seront versés dès le début des essais cliniques, puis Regeneron touchera 360 millions de dollars une fois le VEGF approuvé et commercialisé. En tout, cet accord coûtera 510 millions de dollars au groupe de Strasbourg qui, néanmoins, récupèrera 50% des revenus du produit une fois commercialisé.L'enjeu est d'importance pour les deux groupes. Pour Aventis, il s'agit de se positionner dans un domaine d'avenir de la recherche. En évitant la dilatation des vaisseaux, le VEGF peut en effet être utilisé dans plusieurs traitements à forte valeur ajoutée, notamment en oncologie (traitement anti-cancéreux) ou en ophtalmologie. Une façon de dynamiser son pipeline (médicaments en cours de développement), souvent critiqué par les investisseurs. Du côté de Regeneron, il s'agit évidemment de se constituer un chiffre d'affaires régulier et assuré. Un point qui fait la différence entre les biotechs viables et celles vouées à disparaître. De ce point de vue, la biotech américaine semble bien partie. Lors de la présentation de ces résultats trimestriels le 1er août dernier, son chiffre d'affaires avait progressé de 100%. Il restait cependant très modeste à un peu plus de 10 millions de dollars. Cet accord avec Aventis est donc un gage de survie pour la société.Cet accord est par ailleurs significatif de l'évolution de l'industrie pharmaceutique. De plus en plus, les recherches de haut niveau sont "externalisées" par les grands laboratoires dans des petites biotechs. Ces dernières peuvent ainsi bénéficier d'une assise financière solide pour mener leurs expérimentations. Les parties les plus chères du programme de développement des médicaments (essais cliniques en phase III, promotion du produit) étant généralement assurées par le laboratoire en contrepartie de royalties confortables. De quoi assurer un niveau de rentabilité toujours élevé pour les "big pharmas".A la Bourse de Paris, l'action Aventis cède 0,82% en fin de séance, à 46,15 euros. En milieu de séance, l'action Regeneron bondissait de 24,17% à 21,05 dollars.
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