En mars, Liberty Media avait laissé le choix à Comcast. Soit ce dernier lui rachetait sa part dans la chaîne américaine de télé-achat QVC. Soit il lui revendait ses 57,7%. C'est finalement cette dernière solution qu'a retenue Comcast. Jeudi soir, le câblo-opérateur a annoncé qu'il vendait sa participation à Liberty Media pour un montant de 7,9 milliards de dollars. Liberty Media dispose maintenant de cinq jours pour décider s'il paie cette acquisition en espèces, en actions ou en dette obligataire.En mettant la main sur QVC, Liberty Media s'offre bien entendu un joyau. La chaîne est la plus populaire de son segment outre-Atlantique. Selon les chiffres publiés sur son site Internet, elle attire chaque jour 190.000 acheteurs et touche 84 millions de foyers. Un succès qui lui a permis de réaliser l'an passé un chiffre d'affaires de 4,4 milliards de dollars.Mais désormais, la question est surtout de savoir si le groupe de John Malone va avoir la puissance financière suffisante pour mener de front la reprise de QVC et un éventuel rachat de VUE, pour lequel il est actuellement en course. Car d'après les analystes, il devrait, s'il était retenu pour la reprise des actifs américains de Vivendi Universal, débourser une somme supplémentaire de 12 à 15 milliards de dollars.Dans son communiqué concernant QVC, Liberty Media n'a fait aucun commentaire sur VUE. Pas plus que les porte-parole contactés par les agences de presse. Néanmoins, il y a quelques semaines, John Malone avait donné des pistes. "Nous avons pas mal de puissance de feu", avait-il lancé à ses actionnaires le 18 juin en leur annonçant qu'il s'intéressait à VUE et alors que les négociations avec Comcast en étaient déjà à un stade avancé.A cette occasion, il avait ajouté que son groupe disposait de 6 milliards de trésorerie et de 10 à 11 milliards mobilisables rapidement.Côté analystes, Morgan Stanley pense également que Liberty Media a les reins assez solides pour mettre la main simultanément sur les deux groupes. Dans une note publiée jeudi , l'intermédiaire estime quant à lui à 15 milliards de dollars les ressources actuelles de l'américain, soit "assez pour compléter l'acquisition de QVC et VUE".De toute façon, le dernier mot reviendra à Vivendi Universal, puisque le Français n'a toujours pas fait son choix entre les cinq candidats qu'il dit avoir retenus.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:41

Partager :