Les prix du brut propulsent les bénéfices de BP

La flambée des prix du pétrole, ces derniers mois, a certes handicapé de nombreuses entreprises, mais elle a au moins fait les affaires des grands groupes pétroliers. C'est ainsi que le géant britannique BP a pu annoncer aujourd'hui une explosion de ses résultats trimestriels, qui ont nettement plus que doublé par rapport au premier trimestre 2002.Selon les chiffres publiés par le groupe, le bénéfice net après ajustement (hors effets de stocks) des trois premiers mois de 2003 s'est élevé à 3,729 milliards de dollars, contre 1,582 milliard un an avant. Une performance qui se situe tout en haut de la fourchette des attentes des analystes, qui allait de 3,3 à 3,8 milliards de dollars.Effets de stocks inclus, la hausse est encore plus spectaculaire: le bénéfice avant exceptionnels s'est ainsi élevé à 3,128 milliards de dollars, soit une progression de 238,5% par rapport à la même période de 2002. A l'origine de cette flambée des bénéfices figure donc la très forte progression des prix du pétrole observée fin 2002 et début 2003. Différents facteurs se sont en effet conjugués pour pousser le brut à la hausse: la montée de la tension qui a précédé la guerre en Irak, la grève générale au Venezuela, qui s'est traduite par un effondrement - provisoire - de la production du pays, la crise politique au Nigeria, sans oublier un hiver très rigoureux, tant en Europe qu'en Amérique du Nord. Résultat: le baril de Brent valait en moyenne 31,47 dollars au premier trimestre de cette année, au plus haut depuis douze ans. Même s'il s'est depuis replié sous les 25 dollars, les facteurs de hausse s'inversant: fin de la guerre en Irak, de la crise vénézuélienne et de la période hivernale. Dans la mesure où, précisément, les facteurs qui ont poussé les résultats à la hausse ne se maintiendront pas pour les mois à venir, BP se montre d'ailleurs prudent quant à ses perspectives pour le reste de l'année. "L'activité économique mondiale est restée faible durant le premier trimestre 2003 avec peu de signes d'une reprise imminente", prévient ainsi John Brown, directeur général du groupe, qui poursuit: "les perspectives d'évolution des prix du pétrole dépendent d'un certain nombre de facteurs marqués d'incertitude comme l'ampleur et la date du retour sur le marché du pétrole irakien". Au premier trimestre 2003, ce sont l'exploration et la production qui ont enregistré la plus forte croissance. Leur résultat d'exploitation a plus que doublé en un an, à 4,888 milliards de dollars. Outre l'augmentation des prix du brut, ces activités ont également profité d'un accroissement des volumes de production. Cette dernière "a évolué à un niveau record au premier trimestre, progressant de 3% par rapport à 2002 à 3,618 millions de baril par jour", note BP, qui souligne l'impact des projets dans le Golfe du Mexique et au large de Trinidad et Tobago. Le raffinage a lui aussi profité de la hausse des prix du pétrole. Son résultat d'exploitation a bondi, passant de 287 à 854 millions de dollars au premier trimestre. Les activités "Gaz, énergies renouvelables" et Chimie ont vu pour leur part leurs résultats passer respectivement de 111 à 194 millions de dollars, et de 108 à 139 millions. A la Bourse de Londres, ces résultats record ne suscitent pas l'enthousiasme. Car les analystes s'inquiètent des perspectives du groupe, dont tout indique que les résultats ne pourront que refluer dans les mois qui viennent. En fin d'après-midi, le titre cède 0,74%, à 400 pence.
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