La comète Vivendi, future valeur télécom...

Le choc des dates. VU a présenté mardi dernier ses résultats du premier trimestre un an jour pour jour après la décision irrévocable prise par son conseil d'administration de sortir pour de bon de la filiale eau Vivendi Environnement, rebaptisée depuis Veolia. Et c'est aujourd'hui que le groupe doit recevoir les offres formelles pour ses actifs américains, à savoir Vivendi Universal Entertainment, les mythiques Studios Universal et les parcs à thèmes du même nom, le numéro un mondial de l'édition musicale UMG et les jeux vidéo VU Games. Tout ce qui avait fait rêver les petits porteurs, sous le charme du magicien Messier, des paillettes d'Hollywood et des sirènes de Wall Street. "C'était magnifique, c'était l'Amérique", se rappelait une actionnaire à l'assemblée. La "froggy frenchy" qui avait cru pouvoir se faire plus grosse que le boeuf yankee est sur le point d'éclater, malade d'indigestion. Que de transformations en seulement un an ! Depuis l'arrivée de Jean-René Fourtou et son équipe assurément moins rock'n roll que la précédente mais plus calée en reporting, le chiffre d'affaires de VU aura été divisé par deux, mais plus rassurant, la dette aussi ! Il faut dire que J2M n'avait pas perdu son temps non plus. Juillet 2000 : annonce de la fusion Vivendi, Canal Plus, Seagram. Décembre 2000 : fusion effective et achat de Maroc Télécom. Six mois plus tard, achat de l'éditeur américain Houghton Mifflin, qui se révélera l'acquisition de trop, avant l'apothéose de décembre 2001 : coup sur coup EchoStar et USA Networks, deux deals à quelque 11,8 milliards de dollars au total. Les agences de notation commencent alors à s'inquiéter et la dette accumulée en seulement dix-huit mois d'existence officielle de VU aboutit à la catastrophe que l'on connaît, tout début juillet. Des questions cruelles se posent alors: Vivendi Universal n'aura-t-il été qu'une fugace comète? Le groupe peut-il garder ce nom qui rappelle un naufrage, comme le demande sans ambages le patron de Vivendi Environnement, mû par une furieuse envie de couper le cordon avec son embarrassante ex-maison-mère? Vivendi Universal va-t-il devoir divorcer de lui-même, se séparer de sa moitié américaine devenue elle aussi encombrante? Jean-René Fourtou, qui a reconnu que son équipe n'était pas qualifiée pour gérer de Paris studios et chaînes câblées américaines, ne veut plus de tout ça dans son périmètre à la rentrée. Exit les US ! Cette semaine devrait nous dire si les Américains sont si pressés de récupérer ces actifs qui ont tant fait rêver. Alors délesté de sa "jambe" américaine, mais aussi de l'intégralité de sa dette, le colosse devenu un unijambiste costaud pourra achever sa mue : et certains s'imaginent déjà que la comète Vivendi pourrait finalement devenir l'étoile montante des télécoms... Faites de beaux rêves...
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