La téléphonie fixe et l'euro affectent l'activité de France Télécom

Au final, l'année 2003 pour France Télécom devrait apparaître comme décevante aux marchés financiers. Le groupe français affiche pour l'exercice écoulé un chiffre d'affaires en recul de 1,1% (+3,4% en données pro forma) à 46,12 milliards d'euros. Cette performance est inférieure aux attentes : en moyenne, les analystes interrogés par Reuters tablaient sur des ventes de 46,47 milliards d'euros. Pour ce qui est du résultat d'exploitation avant amortissements (REAA) de France Télécom, il s'est établi à 17,3 milliards d'euros (+17%), globalement en ligne avec les anticipations des marchés. Un point de satisfaction néanmoins: la dette du groupe, qui a été ramenée à 45 milliards d'euros contre 68 milliards d'euros en 2002. Dans un communiqué, le groupe explique le repli de son chiffre d'affaires par les "effets conjugués des variations de périmètre d'une part (notamment cession de TDF, Casema et CTE Salvador compensée par l'intégration de TP Group et d'Eresmas) et des variations de changes défavorables, d'autre part, qui ont impacté le chiffre d'affaires à hauteur d'environ 2 milliards d'euros".Outre ces éléments, on peut également noter que la division "Fixe, Distribution, Réseaux, Grands comptes et Opérateurs" de France Télécom continue à perdre du terrain: le chiffre d'affaires a reculé de 5,6% (-2,4% en pro forma) à 21,76 milliards d'euros. Cession de TDF en 2002, gratuité de l'inscription en liste rouge, baisse du prix des communications vers les mobiles et repli du trafic sont autant de facteurs qui ont pesé sur l'activité téléphonie fixe en France. Sur le trafic local, la part de marché de France Télécom s'établit désormais à 75,8% fin 2003, soit un recul de 5,1 points. Sur le marché des communications longue distance, la part de marché de France Télécom s'établit à 61,8%, soit une baisse de 2,5 points. Cette division bénéficie néanmoins du développement de l'ADSL: France Télécom a atteint son objectif de 3 millions de lignes ADSL en France hors dégroupage et a pour objectif 4,5 millions de lignes à la fin de cette année.La faiblesse de la demande dans la téléphonie fixe a été partiellement compensée par les performances de Wanadoo (lire ci-contre) dont le chiffre d'affaires a progressé de 26% et par celles d'Orange. La filiale de téléphonie mobile de France Télécom a vu son année 2003 se solder par une hausse de 5% du chiffre d'affaires (+9% en pro forma) à 17,941 milliards d'euros. La base de clients d'Orange frôle désormais les 50 millions à travers le monde contre moins de 45 millions à la fin de 2002. Cette croissance de l'activité a été stimulée par le développement de services non liés à la voix comme l'envoi de photos ou de SMSPour ce qui est de l'année en cours, France Télécom s'est fixé des objectifs modestes avec une croissance de son chiffre d'affaires pro forma comprise entre 3 et 5% et la volonté d'afficher un REAA supérieur à 18 milliards d'euros. Le groupe estime que son activité sera soutenue cette année par le chiffre d'affaires d'Orange et par les nouveaux usages liés au haut débit. A la Bourse de Paris, le titre France Télécom décroche nettement, perdant 6,03% en fin de séance, à 22,30 euros.
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