Le redressement de HVB jugé insuffisant

"Nous ne sommes pas pleinement satisfaits". Si le directeur financier de HVB Group, Wolfgang Sprissler, reste mesuré après la publication des résultats du premier trimestre, la réaction du marché est nettement plus violente. A la clôture à Francfort, l'action de la deuxième banque allemande plonge de 9,45%, à 14,57 euros. Et les commentaires sont pour le moins explicites. "Les chiffres sont faibles", lance un analyste cité par Reuters.Il faut dire qu'après une année 2003 catastrophique - la perte de 2,4 milliards d'euros a contraint le groupe à lancer une augmentation de capital de 3 milliards d'euros -, les observateurs espéraient un rebond à la hauteur de ce qu'ont été capables de faire les autres banques. Or, bien que sortie du rouge avec un résultat net part du groupe de 53 millions d'euros (contre -25 millions un an plus tôt en données brutes), la banque bavaroise n'est pas parvenue à atteindre la cible fixée en moyenne par les analystes à 184 millions d'euros. Même chose pour le résultat imposable qui, à 199 millions d'euros, reste inférieur à la fourchette de prévisions comprise entre 261 et 410 millions d'euros, tandis que le résultat opérationnel est ressorti à 290 millions d'euros.La déception provient essentiellement de la branche "corporate", dont le bénéfice imposable est ressorti à 120 millions d'euros contre une moyenne trimestrielle de 250 millions d'euros l'an passé. Ce qui conduit certains à s'interroger au vu du bon premier trimestre réalisé par la concurrence. "Si HVB ne peut améliorer ses résultats au premier trimestre, alors quand [le feront-ils]?", se demande ce même analyste.Seul élément finalement encourageant: les provisions pour créances douteuses (longtemps le talon d'Achille des banques allemandes) ont baissé de 15,7% à 845 millions d'euros, contre 505 millions attendus. Mais il y a peu de surprise à attendre de ce côté. HVB a déjà annoncé que ses provisions pour créances douteuses pourraient s'élever jusqu'à 2,1 milliards d'euros en 2004.Même si de l'aveu même du groupe, le premier trimestre s'est un peu écarté des objectifs qu'il s'était fixés (en raison de l'augmentation de capital menée en ce début d'année), HVB ne dévie pas de sa ligne de conduite pour l'ensemble de l'année. Il attend toujours un résultat d'exploitation compris entre 1,4 et 1,7 milliard d'euros.Mais c'est dans une autre direction que devraient regarder les marchés cette année (voir ci-contre). Car une fusion paraît de plus en plus probable, notamment avec la Commerzbank. "Ce n'est pas un secret qu'une fusion avec HypoVereinsbank (HVB) peut être une option possible pour l'avenir", signalait samedi dernier le PDG de la Commerzbank dans un entretien au Berliner Zeitung, en ajoutant : "je ne peux exclure une fusion même pour cette année". C'est d'ailleurs cette éventualité qui a conduit HVB à nettoyer ses comptes l'an passé.
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