Alstom : un pas de plus vers la mise en place du plan de restructuration

Pas à pas, le sauvetage d'Alstom prend forme. Le groupe vient ainsi d'obtenir l'accord "à l'unanimité" de ses banques créancières sur une nouvelle série d'engagements financiers (voir détail en encadré). Ces engagements, plus couramment appelés "covenants", sont en fait des contreparties fournies par le groupe en échange de l'obtention du soutien financier de ses banques. Ils prennent essentiellement la forme de ratios à respecter, comme par exemple un niveau d'endettement rapporté à une ligne du compte de résultat.Leur négociation puis leur respect s'avèrent donc primordiaux pour une entreprise qui veut obtenir une aide bancaire, comme des lignes de crédits ou de cautions. Alstom s'était déjà engagé sur des "covenants" à l'automne dernier. Mais il avait averti il y a quelques mois qu'il ne serait finalement pas en mesure de tous les respecter. Il devenait par conséquent urgent pour l'industriel de négocier de nouvelles normes avec ses banques afin de pouvoir mettre en route son plan de redressement.C'est désormais chose faite. Et le groupe ne manque pas de rappeler dans un communiqué que "ceci constitue une étape importante dans la mise en place du plan financier global présenté le 26 mai 2004 avec pour objectif de garantir l'accès aux cautions et de renforcer le bilan."Rappelons que dans ses grandes lignes, le plan d'Alstom prévoit un renforcement des fonds propres allant de 1,8 à 2,5 milliards d'euros, via une augmentation de capital et la conversion de titres subordonnés souscrits par l'Etat, qui deviendra l'actionnaire de référence du groupe. Ce programme intègre également des cautions bancaires pour 8 milliards d'euros, de futurs partenariats industriels et 8.500 suppressions de postes (dont la moitié avaient déjà été effectuées au 31 mars 2004).Il reste tout de même d'autres feux verts à obtenir avant la mise en place effective de l'ensemble des mesures prévues. Alstom doit encore attendre l'aval du collège des commissaires européens (le 7 juillet) et celui de ses actionnaires, qui se réuniront le 9 juillet. Mais il n'y a guère de suspense car Mario Monti a déjà fait part de son approbation et on voit mal les actionnaires rejeter le plan, c'est-à-dire entraîner le groupe à sa perte.En fait, la véritable incertitude concerne plutôt la capacité d'Alstom à rebondir par la suite et notamment à atteindre une marge opérationnelle de 6% en 2005/2006. Le groupe a déjà fait un pas dans cette direction avec un résultat opérationnel repassé dans le vert sur l'exercice passé (à fin mars).Aujourd'hui, l'accord signé avec les banques redonne en tout cas du baume au coeur des investisseurs. Le titre gagne 21,13% à 0,86 euro à la clôture, dans de gros volumes.Le détail des "covenants"Les engagements pris par Alstom correspondent à 5 critères qui se décomposent de la façon suivante:- le ratio de couverture des frais financiers (Ebitda comparé aux frais financiers) devra être au moins égal à 3 à partir de mars 2006.- la situation nette consolidée (capitaux propres + intérêts minoritaires) devra évoluer de 1 milliard d'euros en septembre 2004 à 1,15 milliard en mars 2008.- la dette totale ne devra pas excéder 4,8 milliards d'euros en septembre prochain puis 4,4 milliards à partir de juin 2006.- le rapport entre la dette nette totale et l'Ebitda devra s'établir à 4 en mars 2006 et passer à 3,6 six mois plus tard.- l'Ebitda devra au moins être égal à 0 en septembre 2005.
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