Shell prêt à réformer ses structures en profondeur

Face à la tempête, Shell va réagir. Le géant pétrolier anglo-néerlandais publiera en novembre les résultats de son enquête interne, lancée après le scandale de la surestimation de ses réserves d'hydrocarbures. Depuis l'an dernier, Shell a dû réviser quatre fois à la baisse ses estimations de réserves de pétrole. Le groupe étudie par ailleurs "activement" un certain nombre de solutions pour simplifier sa structure et mieux contrôler ses dirigeants, notamment une unification de son conseil d'administration.Cette annonce répond à une lettre ouverte de deux des principaux actionnaires du groupe, qui ont vivement critiqué hier l'absence de transparence entourant, selon eux, la conduite de l'étude menée par le groupe sur sa structure. "Si le processus veut être crédible", les dirigeants de Shell doivent révéler publiquement les domaines examinés (..) la composition de l'équipe conduisant cette étude et le calendrier", estiment Eric Knight et Ted White, représentants des fonds d'investissement américains Knight Vinke et Calpers, dans le "Financial Times" d'hier. Shell s'est rapidement exécuté: "une étude consultative est menée par une commission issue des conseils d'administration des deux sociétés-mères du groupe", la britannique Shell Transport and Trading et la néerlandaise Royal Dutch Petroleum, a indiqué ce matin la direction.Présidée par le Britannique John Kerr, membre du comité de rémunération du conseil de surveillance de Shell Transport and Trading, la commission d'enquête comprend également les Néerlandais Maarten van den Bergh et Jonkheer Aarnout Loudon, membres du conseil de surveillance de Royal Dutch et le Britannique Peter Job (conseil de surveillance de Shell Transport), ainsi que le nouveau directeur général du groupe Jeroen van der Veer. La commission est assistée par un groupe de travail composé de hauts responsables du groupe, notamment le directeur des affaires légales, le chef du service fiscal et le trésorier. "Des conseillers extérieurs, comme des cabinets légaux, des conseillers fiscaux et des banquiers d'investissement, sont consultés et continueront à l'être", ajoute Shell.Les thèmes de l'étude sont "une simplification possible de la structure de direction et du conseil d'administration, l'amélioration du processus de prise de décision et des contrôles, le renforcement de l'efficacité de la direction du groupe dans son ensemble". Depuis la fusion du britannique Shell et du néerlandais Royal Dutch en 1907, les actions du groupe restent cotées séparément à Londres et Amsterdam. Les actionnaires de Royal Dutch détiennent 60% des droits de vote, tandis que ceux de Shell en contrôlent 40%. Les deux maisons-mères possèdent la holding Royal Dutch/Shell mais n'en sont pas des actionnaires directs. Elles contrôlent la direction exécutive par le biais de leurs deux conseils de surveillance. Les résultats de l'étude devraient être publiés en novembre 2004, après quoi une série de consultations sera menée avec les principaux actionnaires afin que le processus soit achevé lors de l'assemblée générale annuelle de 2005. Lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires prévue le 28 juin, les présidents des deux conseils d'administration donneront des détails sur ces projets.
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