Oxbow veut surfer sur la vague des introductions

Déjà renommée chez les amateurs de sports de glisse, la marque Oxbow devrait bientôt étendre sa notoriété au monde de la Bourse. L'équipementier de sport a annoncé jeudi dernier son projet d'introduction prochaine sur le Second marché.Née en 1985, implantée à Bordeaux, et spécialisée dans les vêtements et accessoires inspirés de l'univers des sports de glisse, la société a un temps été soutenue par CVC Capital Partners, jusqu'à ce que le groupe soit repris en décembre 2003 par les fonds Euroknights IV, lors d'une opération menée par Argos Soditic. Mais aujourd'hui, Oxbow veut passer à la vitesse supérieure et ce, avec trois axes d'action: l'élargissement de l'offre produits, le développement d'un réseau de boutiques en propre en France et en Europe, et le développement de la marque à l'international.Augmentation de capital en vueDans cette optique, la Bourse lui semble la solution la plus adaptée. Outre le fait que l'opération permettra de "desserrer les contraintes du LBO en place", comme le confie à latribune.fr le président du directoire Dominique de la Tournelle, elle donnera une plus grande notoriété à la marque. "Excepté Oxbow, tous les acteurs de la glisse sont aujourd'hui cotés", rappelle Dominique de la Tournelle. Ensuite, la présence en Bourse devrait constituer une assise favorable à l'expansion à l'international. Pour l'heure, il est donc bien question de développement. "L'introduction se fera par augmentation de capital", explique Dominique de la Tournelle. Le but n'est pas de permettre aux actionnaires actuels (Euroknights à 80% et le management à 20%) de sortir du capital.Difficile en revanche, tant que l'on n'en est qu'au stade de projet, d'en savoir plus sur la taille de l'opération. Seule indication, le groupe ambitionne d'ouvrir 10 magasins dans des grandes villes d'ici à 3 ans (d'un coût unitaire compris entre 600.000 et 1 million d'euros). Mais il aura également certainement besoin de capitaux pour développer sa gamme et financer l'expansion de sa marque à l'international.Une société vendue 36 millions d'euros en 2003Pas d'éléments précis non plus concernant la structure financière du groupe ou le prix de l'opération. Il est toutefois possible de se faire une première idée avec le rachat mené en décembre 2003 et qui avait valorisé le groupe à 36 millions d'euros. En tenant compte du dernier chiffre d'affaires du groupe de 60 millions d'euros (les 76,2 millions revendiqués par le communiqué intègrent en fait les ventes par des partenaires de produits sous licence) et le niveau de marge opérationnelle annoncé de 9 à 10%, on peut en déduire que le résultat d'exploitation a oscillé entre 5,4 et 6 millions d'euros. Bref, la société a été vendue sur la base de 6 à 6,7 fois son bénéfice d'exploitation.La Bourse, toujours avide de comparaisons, ne manquera pas de vouloir établir des parallèles avec des groupes déjà cotés. Pour Dominique de la Tournelle, qui insiste sur le fait que Oxbow ne gère pas directement sa distribution et reste un créateur qui ne fabrique pas, son groupe est certainement plus proche d'un Skis Rossignol que d'un Lafuma. Reste que ce rapprochement pourrait obliger Oxbow à traiter sur des bases plus modestes qu'en décembre dernier. Car Skis Rossignol se paie aujourd'hui 6,9 fois son bénéfice opérationnel et un candidat à l'introduction se doit d'offrir une prime sur la concurrence s'il veut s'assurer de son succès.Pour convaincre, Oxbow jouera sur "ses cash-flow excédentaires récurrents" et "la qualité de son business modèle", mais c'est finalement ailleurs que pourrait se situer la véritable barrière. Même si elle propose un large flottant, la capitalisation de la société restera limitée. Sur la base de la transaction de décembre, la capitalisation serait de 48 millions d'euros avec un flottant de 25% et de 72 millions avec un flottant de 50%. Or, pour des questions de liquidités, les gérants hésitent de plus en plus à investir dans des petites capitalisations.Le calendrier pourrait aussi être déterminant dans un marché toujours nerveux, mais qui incontestablement offre de nouveau quelques fenêtres de tir. Rien non plus d'officiel et de définitif sur la date. Mais, pour Dominique de la Tournelle, "le plus tôt sera le mieux".
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