Devedjian "lance un avertissement" aux opérateurs mobiles

Après le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, c'est au tour du ministre délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian, de taper du poing sur la table pour demander une baisse des tarifs de la téléphonie mobile en France. Dans un entretien paru ce jour dans Le Parisien-Aujourd'hui, le ministre "lance un avertissement" aux opérateurs et assure que "s'ils n'entendent pas cet appel, c'est l'Etat qui prendra ses responsabilités". Deux objectifs majeurs : la baisse des prix et l'augmentation du nombre d'abonnés, puisque "seulement 62% de la population ont un portable contre 75% en Europe". Première attaque: la difficulté pour un nouveau concurrent à entrer sur le marché. "De nouveaux opérateurs doivent pouvoir pénétrer le marché, notamment en utilisant les réseaux cellulaires des opérateurs actuels pour proposer leurs propres services de téléphonie mobile. C'est une formule qui existe déjà dans de nombreux autres pays", affirme-t-il. Avec un leitmotiv : "cette concurrence accrue favorisera la baisse des prix."Patrick Devedjian reprend ensuite l'offensive sur les tarifs pratiqués sur les SMS, déjà lancée par Jean-Pierre Raffarin et les associations de consommateurs, qui avaient lancé la semaine dernière une journée de boycott du SMS. "Je veux en particulier une baisse réelle du prix des SMS, qui, vendus actuellement 15 centimes d'euros à l'unité, ne coûtent au maximum que 7 à 8 centimes, ce qui fait tout de même une marge de 100% aux opérateurs", lance Patrick Devedjian.Le ministre rejette donc leurs arguments de défense quant à la nécessité de rentabiliser leur investissement : "il a fallu du temps pour reconstituer leurs marges mais c'est aujourd'hui chose faite." A ce sujet, l'Autorité de régulation des télécoms, l'ART, a publié en mars une étude menée par un observatoire indépendant, l'Omsyc, selon laquelle la France est le marché sur lequel les indicateurs de marge nette par client et par minute ont le plus crû entre 2000 et 2002.Pour prendre des mesures concrètes, le ministre pourra s'appuyer sur la nouvelle loi sur les télécommunications, qui doit entrer en vigueur dans les prochaines semaines. Elle donnera des pouvoirs accrus à l'ART, dont celui de contraindre un opérateur à louer son réseau à un concurrent.Face à la pression accumulée ces derniers jours sur la question des SMS, SFR vient d'annoncer une baisse de ses tarifs: de 12 centimes d'euros, l'envoi d'un SMS à l'unité passera dès le 1er juillet à 10 centimes. Une baisse qui s'appliquera 24 heures sur 24 pour les abonnés au programme SFR Le Compte. Le même tarif sera accordé à tous les autres clients de l'opérateur mais seulement à partir du 1er septembre et de 22h à 8h. SFR veut ainsi tenter de prouver sa bonne foi aux représentants de l'Etat.
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