Combien vaut un vice-président "sales actions asiatiques" ?

Quand peut on dire d'une reprise qu'elle n'en est pas vraiment une ? Quand la confiance est de retour, que les banques recommencent à gagner pas mal d'argent sans pour autant créer de nouveaux postes ou augmenter significativement les bonus. A en croire plusieurs chasseurs de tête, c'est exactement ce qui est en train de se passer sur le marché actions asiatiques. Après des années noires marquées par la crise asiatique puis par l'effondrement des marchés actions et le ralentissement de l'économie mondiale, les choses commencent à bouger à nouveau en extrême-orient. Les prix sont bas et il semblerait qu'il y ait un regain d'intérêt à l'achat. Et pour cause ! Hong Kong est en pleine forme; la Corée du sud, bien qu'elle ait perdu un peu de son lustre, va bien; la Chine qui a bien résisté pendant le récent ralentissement, affiche de bonnes performances, tandis que les pays de l'ASEAN (dont la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines) retrouvent le chemin de la croissance. Et pourtant... "Il n'y a pas encore une reprise de l'embauche comme on a pu en connaître par le passé après un redémarrage des marchés", indique Emma Weir de Eban, qui ajoute que l'incertitude persiste notablement côté buy-side. "Les actifs sous gestion ont considérablement diminué ces dernières années ce qui a, semble t-il, affecté la confiance des investisseurs", précise t-elle. Il semblerait que la durée et l'intensité de la crise aient rendu les institutions financières très prudentes. Par le passé, trois mois environ après le début d'une reprise, elles pensaient à recruter de nouveaux vendeurs actions. Voilà neuf mois que la reprise est là et aujourd'hui encore, les établissements ne sautent pas le pas comme s'ils ne croyaient pas vraiment à un redémarrage de l'activité. Ce n'est pas une bonne nouvelle même pour les VPs déjà en poste. "Les volumes investis sont moindres (que dans d'autres secteurs), du coup les commissions et les rémunérations attachées ont tendance à être à la traîne des autres acteurs du marché", explique Simon Vaughan-Edwards de Alexander Mann Global Markets. Les chasseurs de tête soulignent que, malgré tout, les niveaux de rémunération varient largement d'un établissement à un autre. Ils considèrent que le salaire moyen tourne aujourd'hui autour de 135.000 euros - rarement au dessus de 180.000 euros; bien que certains VPs en poste depuis longtemps aient pu négocier plus - et que les bonus se situent entre rien et 100%. Les bonus se résument à quelques modestes % mais ce ne sont certainement pas des multiples du fixe. Dans ce contexte, comment les VPs peuvent-ils améliorer leur situation ? Même si les sales sur actions asiatiques ne seront jamais aussi bien payés que leurs homologues des marchés US ou européen, les perspectives ne sont pas si mauvaises, soulignent les chasseurs de tête. Les mieux payés, comme toujours, sont ceux qui ont les meilleurs clients, les plus actifs, spécialement sur les structurés. Les experts en dérivés ou en hedge funds et ceux présentant un bon track record seront mieux payés qu'un simple sales actions. Si la récente reprise des marchés asiatiques se confirme, et la plupart des observateurs le pensent, les bonus repartiront à la hausse ; les recrutements aussi... quand les banques réaliseront que les mauvais jours font bel et bien partie du passé.
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