Le risque d'éclatement de la bulle immobilière semble s'éloigner

Le spectre de l'éclatement de la bulle immobilière est-il définitivement écarté? C'est en tout cas ce que semblent indiquer les dernières statistiques trimestrielles dévoilées par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) ainsi que la dernière étude sur le marché immobilier publiée récemment par le Crédit Foncier.En effet, selon les experts de la Fnaim, les prix de l'immobilier ancien ont progressé de 13,6% entre janvier et mars par rapport au premier trimestre 2004. Pour mémoire, sur l'ensemble de 2004, les tarifs ont bondi de 15,5%. Cette légère décélération des prix semble donc indiquer que le marché immobilier opère un atterrissage en douceur, contrairement à ce que prédisaient les mauvais augures, qui annonçaient un écroulement des prix comparable à celui enregistré au début des années 90.Sur la période, si les prix des maisons affichent une hausse de 11,7% sur l'ensemble du territoire national, ceux des appartements ont progressé de 15%. Tous types de biens confondus, le prix du mètre carré s'élève désormais à 2.318 euros.Brest, métropole la moins chèreDes disparités existent toujours sur le plan régional. Dans l'ouest de la France, où les prix sont toujours en phase de rattrapage, ils ont bondi de 17,1% au premier trimestre. Dans la ville de Brest par exemple, la métropole régionale la plus abordable de France (1.275 euros le mètre carré), les prix ont accéléré de 22,6% au premier trimestre. En Ile de France, la hausse s'élève à 14,2%, dopée par la très forte inflation du mètre carré dans des villes comme Créteil ou Evry. En revanche, la hausse des prix dans le sud-est marque le pas (+9,3%). "Il semble que le rattrapage des prix soit quasiment achevé dans ce secteur", précise le président de la Fnaim, René Pallincourt. La hausse des prix demeure donc néanmoins bien palpable. Et en dépit de cette progression toujours soutenue des tarifs, l'activité reste forte. Sur le trimestre, le nombre de transactions est en hausse de 2,5%. "C'est plutôt inhabituel à cette période de l'année, les acquisitions immobilières s'effectuant généralement au printemps et en été. Ce dynamisme provient notamment de la mise en place du nouveau prêt à taux zéro (PTZ), ouvert aux logements anciens, et qui permet à un grand nombre de primo-accédants de revenir sur le marché", explique Michel Mouillard, professeur à l'Université Paris X. Selon la Fédération, 123.000 primo-accédants devraient bénéficier de ce dispositif en 2005. Prêt à taux zéroOutre la mise en place du nouveau PTZ, l'activité bénéficie également du maintien des taux d'intérêt à un faible niveau et de l'allongement des délais de remboursement, passés de 15 à 16,5 ans en moyenne entre les premiers trimestres 2004 et 2005. Compte tenu de tous ces éléments qui soutiennent le marché, "un krach violent sur les transactions et les prix devrait être évité", estime Nicolas Bouzou au Xerfi. Plus optimiste, la Fnaim table même sur une progression relativement nette du nombre de transactions cette année. Celles-ci devraient s'élever à 615.000, contre 606.000 en 2004.Quant à la décélération des prix, elle devrait se poursuivre au cours des prochains trimestres. "La hausse des prix de l'immobilier ancien ne devrait pas dépasser 10% par rapport à 2004", précise René Pallincourt, "le point haut du cycle a été atteint l'été dernier. Depuis, le marché semble s'apaiser".Un sentiment partagé par les experts du Crédit Foncier qui excluent un retournement brutal du marché cette année. Bien que progressant à un rythme moins soutenu que l'année dernière, les prix devraient continuer à s'élever en 2005, notamment dans l'immobilier neuf, les quartiers autrefois populaires de la capitale (Xème, XIème et XVIIIème arrondissements entre autres) ainsi que dans les départements de la Grande couronne et en Province. Les temps changent toutefois. En effet, selon cette étude, une baisse notable des prix a déjà été constatée dans les quartiers haut de gamme parisiens. Un phénomène inédit depuis 1998, période à partir de laquelle les prix ont commencé à accélérer dans la capitale.Les loyers ont accéléré en 2004 en Ile de FranceSelon une étude provisoire de l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (Olap), les loyers d'habitation ont progressé de 4,1% en 2004, en hausse de 0,3 point par rapport à la hausse enregistrée en 2003. Une augmentation essentiellement due à la progression de l'indice du coût de la construction en hausse respective de 4,58% et 4,81% aux troisième et quatrième trimestres 2004. Si les loyers ont augmenté de 8,4% dans la capitale pour s'établir en moyenne à 18,1 euros le mètre carré, ils affichent une hausse de 6,7% et 7,6% dans les petite et grande couronnes à 13,5 et 11,9 euros le mètre carré en moyenne. Les statistiques définitives seront publiées en juillet prochain.
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