Forte chute de la production industrielle française en octobre

Preuve, une nouvelle fois, de la fragilité de la croissance française: contre toute attente, la production industrielle s'est inscrite en recul de 2,5% en octobre, sa plus forte décrue depuis août 1999. Surtout attribuable au déclin de 9,2% de la production d'automobiles, cette déception a pris les économistes à contre-pied. Le consensus recueilli par l'agence Bloomberg tablait sur une hausse de 0,2% de l'indicateur. Tous ont exprimé leur consternation et se sont perdus en conjectures pour tenter de trouver une explication statistique. "C'est d'autant plus surprenant que, selon les dernières enquêtes de conjoncture, les chefs d'entreprises étaient plutôt optimistes sur la production passée. Malgré l'effet statistique lié à la prise en compte par l'Insee du 31 octobre, alors que nombre d'entreprises ont tourné au ralenti, le quatrième trimestre a mal démarré", estime Nicolas Claquin, économiste chez HSBC. Autres éléments invoqués par des économistes en mal d'explication: les conditions météorologiques clémentes, qui ont limité les besoins en énergie, la grève sur le port de Marseille, et, sur un plan structurel, la désindustrialisation rampante, l'absence d'innovation et de position sectorielle forte, en dehors du secteur de l'aéronautique et de la défense.Difficile, dans le détail, de s'agripper à un quelconque élément positif. En dehors des industries agroalimentaires, tous les grands secteurs (biens de consommation, biens d'équipement, biens intermédiaires...) ont vu leur production refluer. Pourtant, tous les ingrédients semblaient réunis pour un redémarrage, note Nicolas Bouzon, chez Xerfi: recul de l'euro face au dollar de 10% depuis le début de l'année, accalmie sur les cours du pétrole et légère reprise de l'investissement en France. Pour l'économiste, l'explication tombe comme un couperet: la France souffre d'un grave déficit de compétitivité. Résultat, la croissance attendue sur l'année se rapproche davantage de 1,5% que de 2%... bien loin des 2,5% sur lesquels pariait le gouvernement.
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