Dominique de Villepin renonce à l'introduction en Bourse d'Areva

Prévue initialement avant la fin de l'été 2005 par Hervé Gaymard, l'ouverture de capital d'Areva avait déjà été reportée à 2006 en mars dernier par Thierry Breton, au motif que le gouvernement voulait se concentrer sur EDF et GDF. Aujourd'hui le gouvernement renonce entièrement à ce projet. " Dans un secteur aussi stratégique que l'approvisionnement en matières fissiles (générant de l'énergie nucléaire), l'enrichissement et le traitement de déchets nucléaires, (...) vous comprendrez que l'ouverture du capital d'Areva ne fait pas partie des projets de mon gouvernement", a déclaré ce matin Dominique de Villepin, lors de sa cinquième conférence de presse mensuelle à Matignon. Une décision qui devrait décevoir la présidente du groupe, Anne Lauvergeon, qui martelait que son entreprise -valorisée à plus de 12 milliards d'euros- était prête pour une introduction en Bourse, arguant qu'elle ne se heurtait pas à des difficultés de statut ou de retraites, contrairement à EDF et GDF. Interrogé sur les dossiers de la SNCF et de La Poste, le Premier ministre a déclaré que la mise en Bourse de ces entreprises n'était pas non plus à l'ordre du jour.En revanche, la privatisation d'ADP a été confirmée. "Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, Aéroports de Paris doit pouvoir moderniser ses infrastructures et disposer des terminaux aériens les plus modernes et les plus sûrs. C'est pour cela que je donnerai le moment venu mon accord à l'ouverture du capital de cette société", a souligné le Premier ministre. La valorisation de la société est estimée dans une fourchette de 2,5 à 3 milliards d'euros.Au sujet d'EDF, dont l'augmentation de capital de 7 milliards d'euros doit être autorisée ce soir par un conseil d'administration, le Premier ministre a confirmé que l'électricien resterait une entreprise publique. "15% de son capital seulement est ouvert ; une partie est reservée aux salariés de l'entreprise", a-t-il indiqué. Une opération qui ne devrait pas renflouer les caisses de l'Etat puisqu'elle devrait permettre à EDF de procéder aux investissements nécessaires pour s'armer contre la concurrence. "En retour, EDF s'engage à réaliser des investissements à hauteur de 40 milliards d'euros, dont 30 milliards sur trois ans", a précisé Dominique de Villepin. Dès lors, l'essentiel des recettes devrait provenir de la vente des participations de l'État dans ADP et les sociétés d'autoroutes. Actionnaire à hauteur de 41,5 % d'ASF (Autoroutes du sud de la France), de 70,2 % d'APRR (Autoroute Paris Rhin Rhône) et de 75,6 % de la Sanef (Société des autoroutes du nord et de l'est de la France), le gouvernement est à la tête d'une manne financière valorisée, si l'on se fonde sur les capitalisations boursières actuelles, aux alentours de 12,2 milliards d'euros.
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