Ne pas se fier aux apparences. Le bénéfice net du troisième trimestre de la banque d'affaires Morgan Stanley est mauvais puisqu'il chute de 83% à 144 millions de dollars (118 millions d'euros). Mais dans les faits, il ne s'agit que d'une charge exceptionnelle qui ampute les profits de la banque. En effet, la banque new-yorkaise s'est séparée de sa filiale de financement d'avions qui était valorisée à un milliard de dollars. En contrepartie, elle a inscrit une provision exceptionnelle d'un milliard de dollars, ce qui plombe le résultat net de la banque. A périmètre comparable, hors exceptionnel, le bénéfice par action s'élève à 1,09 dollar, un chiffre supérieur aux attentes des analystes qui prévoyaient plutôt un profit de 1,05 dollar par titre.Mais si l'on regarde le résultat opérationnel de Morgan Stanley, les chiffres sont toujours aussi éclatants. Le résultat brut d'exploitation ressort en hausse de 37% à 1,742 milliard de dollars. Illustrant cette progression, les revenus engrangés s'établissent à 6,947 milliards de dollars après avoir progressé de 29%, le plus élevé depuis mars 2000.L'activité destinée aux entreprises (courtage, investissement, financement) enregistre un résultat brut d'exploitation avant impôts de 1,288 milliard de dollars, en hausse de 91%. Celui de la banque de détail s'élève à 30 millions de dollars contre 22 millions de dollars l'an dernier.Seules les activités de gestion d'actifs et de cartes de crédits voient leurs bénéfices diminuer. La première subit une chute de 25% de son résultat brut d'exploitation à 162 millions de dollars. L'activité de cartes de crédit, exercée par la filiale Discover, enregistre également un recul de son résultat brut d'exploitation (RBE) alors qu'elle fait partie des activités les plus rentables de Morgan Stanley. Son RBE se rétracte de 28% à 239 millions de dollars.D'ailleurs, Morgan Stanley a finalement décidé en août de conserver Discover et ses activités de cartes de crédit. La banque d'investissement a, en contrepartie, choisi de vendre sa filiale de financement d'avions AWAS. Morgan Stanley souhaite également se renforcer dans les activités de banque de détail (voir ci-contre). Ce recadrage stratégique fait suite aux nombreux problèmes de management que la banque américaine a subi en début d'année. Son ancien président Philip Purcell a quitté la banque après que plusieurs dirigeants l'aient précédé.Pour le remplacer, un ancien de Morgan Stanley, John Mack a pris les rênes et semble vouloir arriver à ses fins : retrouver la rentabilité dans toutes les activités et redonner confiance aux investisseurs, et cela en étant prêt à employer tous les moyens necessaires.Le titre est stable dans la matinée à Wall Street (+0,02%) à 52,41 dollars.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:01

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