Arcelor lance une OPA de 3,2 milliards d'euros sur le Canadien Dofasco

Après s'être fait damer le pion deux fois de suite en Ukraine et en Turquie par Mittal Steel (voir ci-contre), Arcelor reprend la main vis-à-vis de son concurrent. Il vient d'annoncer le lancement d'une OPA sur le groupe canadien Dofasco pour 4,3 milliards de dollars canadiens, soit 3,2 milliards d'euros.L'offre, qui porte sur la totalité du capital de la société, est ainsi lancée à 56 dollars canadiens par action. Elle représente une prime de 27,3% par rapport au cours de clôture des titres Dofasco le 22 novembre, précise Arcelor dans un communiqué. La prime atteint même 46,4% "par rapport au cours de clôture du 10 novembre, dernier jour de Bourse avant que les médias ne fassent état de conjectures au sujet d'une acquisition éventuelle de Dofasco", ajoute le géant européen de l'acier, qui espère pouvoir boucler l'opération au cours de la première quinzaine du mois de février 2006.Encore faut-il que Dofasco, premier sidérurgiste canadien, donne son accord. Or, le groupe indique que son conseil d'administration examine "l'offre entre autres options pour accroître au maximum la valeur actionnariale" de l'entreprise. "Le Conseil étudiera l'offre avec attention. En attendant sa recommandation, les actionnaires sont invités à ne pas y répondre", a ajouté Brian MacNeill, PDG de Dofasco.Si elle réussit, cette opération permettra à Arcelor de se renforcer en Amérique du Nord, mais aussi dans le secteur automobile, où il est déjà très présent. "Le rapprochement entre Arcelor, leader mondial des aciers pour l'automobile, et Dofasco, qui occupe également une position de choix sur ce marché, crée des conditions de croissance uniques pour nos deux entreprises. Dofasco deviendrait la plate-forme d'Arcelor en Amérique du Nord", ajoute le PDG du groupe, Guy Dollé, dans un communiqué.Dofasco est en effet l'un des premiers fournisseurs de produits d'acier en Amérique du Nord. Il vend notamment ses produits aux secteurs de l'automobile, de la construction, de l'énergie, de la transformation. Il est également présent dans la distribution d'acier. En tout état de cause, pour le marché, cette opération n'est pas vraiment une surprise. "Tout le monde savait qu'Arcelor allait faire une offre après leur échec en Ukraine", a commenté un courtier cité par l'AFP. L'opération n'est pourtant pas due à un coup de tête, semble rappeler Arcelor, qui explique qu'il a établi des contacts avec le Canadien depuis le premier semestre 2005.Reste que le choix stratégique de l'opération soulève encore quelques critiques. "Le prix semble bon et Arcelor a suffisamment de liquidités, mais je ne pense pas que le marché apprécie le fait que le groupe cherche à faire une acquisition au Canada, et non en Europe ou en Amérique du Sud", estime un analyste londonien.En Bourse, Arcelor s'inscrit en baisse de 2,06% à 20 euros à la clôture.
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