Sodexho règle à moindre frais son litige américain

Soulagement pour le marché. Alors que la communauté financière redoutait que Sodexho Alliance s'enlise dans un procès long et coûteux aux Etats-Unis, l'annonce d'un règlement du litige à moindre frais a été accueillie avec enthousiasme jeudi. En témoigne l'envolée de près de 6% de l'action à la clôture.Pour mieux comprendre la réaction du marché, il convient de revenir aux origines de l'affaire, c'est-à-dire en mars 2001. A cet époque, des employés et ex-employés noirs de Sodexho Marriott Services, devenu plus tard Sodexho Inc., avaient intenté une action collective ("class action") contre le groupe pour discriminations raciales. Les plaignants reprochaient au groupe d'avoir laissé des cadres user d'injures raciales et l'accusaient d'avoir refusé des promotions à des cadres de couleur.Aujourd'hui, ce dossier est donc clos ou à peu près: il le sera réellement après approbation par le juge Ellen Huvelle. "Sans pour autant reconnaître une quelconque responsabilité", Sodexho s'est engagé à payer une somme maximale de 80 millions de dollars comprenant des indemnités aux plaignants et les honoraires de leurs avocats. A ce titre, une provision nette d'impôt sera comptabilisée dans les comptes du premier semestre (à fin février) de l'exercice 2004-2005. Elle devrait représenter "entre 20% et 25% du résultat net part du groupe, de l'exercice clos le 31 août 2004", précise le communiqué. Pour mémoire, le résultat à cette date était de 183 millions d'euros.Pour les observateurs, ce règlement à l'amiable revêt donc un double avantage. D'abord, il met un terme à une procédure déjà longue et que certains redoutaient de voir se poursuivre. Mais surtout, il permet à Sodexho de s'en sortir à un coût raisonnable. Début avril, Dresdner Kleinwort Wasserstein estimait à 680 millions de dollars l'exposition maximale du groupe et à 338 millions de dollars le montant prévisible d'un accord à l'amiable. Même si tous n'ont pas partagé ces estimations, "des montants supérieurs à 200 millions de dollars ont régulièrement circulé sur le marché", note Fideuram-Wargny. Mais quels que soient les chiffres avancés, chacun s'accordera certainement à dire, à l'image de Fideuram-Wargny, qu'il s'agit d'une "bonne nouvelle pour le titre qui souffrait du manque de visibilité sur l'issue du procès".
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