Pas de nuages en vue pour Ryanair

La réaction du marché pourrait sembler paradoxale. Au moment où Ryanair annonce une baisse de 15,8% de son bénéfice net trimestriel, l'action de la compagnie aérienne irlandaise bondit de plus de 7% à 6,29 euros. L'explication est simple: la communauté financière s'attendait à pire. Dans un secteur qui subit une forte pression concurrentielle et le poids du prix du pétrole, les analystes redoutaient une chute de 49%, à 20,7 millions, du résultat du transporteur. Or, déjouant tous les pronostics, celui-ci est finalement parvenu à dégager un bénéfice de 34,5 millions d'euros, sur le troisième trimestre (octobre-décembre) de son exercice 2004/2005.Alors qu'elle craignait un repli de 10% de son chiffre d'affaires par passager au second semestre, la compagnie a réussi à le maintenir à son niveau de l'an dernier. Ce qui lui a permis d'absorber une partie de la hausse des coûts de carburants. Le quatrième trimestre (janvier-mars) devrait sur ce plan être encore meilleur. La recette unitaire pourrait grimper de 5%.Bref, même si sa rentabilité s'est un peu tassée, Ryanair se dit toujours très profitable, et même le plus rentable des transporteurs de l'Union européenne avec sa marge nette de 23%. Et il espère bien que les trois derniers mois de son exercice conforteront cette position. D'autant qu'il est de nouveau couvert contre une flambée du prix du pétrole. Alors qu'il était sans protection à l'issue de son premier semestre (à fin octobre), il a en effet sécurisé 100% de ses besoins à 41 dollars le baril jusqu'à la fin du mois de mars.Par rapport à ses prévisions initiales, il devrait réaliser une économie de quelque 5 millions d'euros au quatrième trimestre. Prenant également en compte ses nouvelles prévisions en termes de recette par passager et ses perspectives de trafic, la compagnie en a donc profité pour ajuster ses anticipations de résultats. Jusqu'ici, elle tablait sur un bénéfice annuel de 200 à 215 millions d'euros: le directeur financier, Howard Millar, a désormais fixé la barre à 246 millions.
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