Nouvelles technologies : le téléphone portable rattrape le fixe

Toujours plus accros au téléphone portable au détriment du téléphone à papa, de plus en plus curieux et adeptes d'Internet, mais encore réticents devant des technologies qui posent souvent des problèmes: tels sont les Français, comme le montre la dernière étude - troisième du genre - du Credoc réalisée pour l'Arcep, qui régule les postes et les télécoms, et le Conseil Général des Technologies de l'Information (CGTI). "La France suit le progrès lentement. Elle n'est pas tout feu tout flamme", a ainsi admis Jacques Pomonti, du CGTI.Téléphone portable contre fixeL'abandon de la ligne fixe au profit du portable continue et les taux de pénétration pourraient bien finir par se rapprocher: en juin, 70% des 18 ans et plus avaient un mobile, soit une croissance de 2 points en un an. Au même moment, le taux de pénétration de la téléphonie fixe était tombé à 82%, un recul de 2 points en un an et de 8 par rapport à juin 2000. En juin dernier, 2,5 millions de Français n'avaient ainsi plus de téléphone fixe. La contrainte financière, chez les jeunes par exemple, pousse plus facilement à abandonner son téléphone fixe. Reste que l'étude acte aussi d'un ralentissement en téléphonie mobile, le marché entrant dans une phase de saturation. A noter que les exclus du portable sont les seniors, une population moins mobile, et ceux ayant les revenus les plus modestes. Grande nouveauté que les opérateurs mobiles attendaient avec impatience: le mobile ne sert plus uniquement à la voix. Même s'il reste marginal, l'usage d'Internet sur les téléphones portables décolle tout doucement: en 2005, 10% des détenteurs de mobiles surfent sur la Toile et 7% consultent leur messagerie électronique, contre respectivement 7 et 4% un an avant. Le SMS confirme bien entendu son succès, favorisé notamment selon l'étude par les baisses de prix effectuées sous la pression des associations de consommateurs. En parallèle, ouverture du marché oblige, la concurrence sur la ligne fixe s'est sensiblement intensifiée, surtout grâce aux cadres supérieurs, premiers prescripteurs de nouvelles technologies. 25% des personnes interrogées déclarent avoir plusieurs opérateurs pour différents services (téléphonie fixe, Internet, télévision). Mais le phénomène pourrait évoluer avec le dégroupage total, qui permet de s'affranchir de l'abonnement téléphonique de France Télécom. Devant la multiplication des offres "tout compris" faites par les opérateurs, les clients pourraient réduire le nombre de factures pour tout centraliser. De plus en plus de PC connectés à InternetEn informatique, la France est toujours à la traîne, bien que le taux de pénétration du PC qui a atteint 53% en juin 2005 (+3 points en un an) progresse régulièrement, surtout après les années de la crise, 2001 et 2002. Elle se situe "dans la deuxième partie des nations européennes", selon Michel Feynerol, membre de l'ARCEP. Si le "fossé numérique" se résorbe légèrement sur une longue période, les inégalités devant les nouvelles technologies restent criantes: 53% des ouvriers sont équipés d'un ordinateur, contre 87% des cadres supérieurs. En termes de revenus, 34% des Français touchant moins de 900 euros par mois ont un ordinateur, contre 87% de ceux qui gagnent plus de 3.100 euros. Mêmes disparités concernant Internet entre étudiants et personnes sans diplôme, et en fonction des catégories socio-professionnelles. Mais lorsqu'une famille est équipée d'un PC, tous ses membres l'utilisent. Surtout qu'ordinateur et Internet sont désormais intimement liés. Fin juin, 39% de la population possédait une connexion Internet à domicile (+4 points en un an), dont les trois quarts à l'Internet haut-débit, qui avec les nouvelles offres provenant des opérateurs alternatifs a largement favorisé un certain rattrapage par rapport à nos voisins européens. Place à la simplicitéAvec le développement des usages, la tendance devrait se poursuivre: 40% des internautes - 11 millions de personnes - se servent de la Toile pour effectuer des formalités administratives ou fiscales, 30% pour de la formation, 39% pour de l'achat en ligne et du téléchargement, bien que la recherche d'information et l'envoi de mails restent les deux premiers usages d'un ordinateur. Mais les réticences sont encore importantes. Les freins à l'achat sont d'abord le prix de l'équipement mais aussi la difficulté à utiliser le matériel, une problématique qui prend de l'importance alors que la cible est désormais clairement le marché de masse. "Il y a de la place pour ceux qui privilégient la simplicité", a déclaré Michel Feynerol. De fait, contrairement aux opérateurs mobiles, les fabricants de PC ont d'abord eu affaire aux entreprises avant les particuliers. Il est indéniable qu'ils savent moins répondre à ce type de clientèle. Qui n'a jamais été désarmé devant un ordinateur qui bugge ou une connexion à Internet qui ne fonctionne pas? Surtout quand les services après vente divers et variés restent obstinément aux abonnés absents...
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