La prochaine hausse des taux se profile en juin

La Banque centrale européenne a annoncé le statu quo sur les taux. Les propos de Jean-Claude Trichet confirment les anticipations d'un prochain tour de vis de la politique monétaire en juin.

Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé son principal taux d'intérêt directeur inchangé à 2,50% à l'issue de sa réunion mensuelle de politique monétaire en début d'après-midi. De fait, son président Jean-Claude Trichet n'avait pas laissé l'ombre d'un doute sur son intention de ne procéder à un prochain tour de vis de sa politique monétaire qu'à partir de juin.

D'après le consensus des économistes recueilli par l'agence Bloomberg, la BCE devrait effectivement procéder le mois prochain au relèvement de son taux directeur d'un quart de point, le troisième depuis décembre dernier. La BCE a relevé ses taux d'un quart de point en décembre, puis en mars, pour prévenir des risques d'inflation, liés en particulier à l'envolée des prix du pétrole. Les attentes des économistes ont probablement été confortées par les propos de Jean-Claude Trichet cet après-midi. Une "grande vigilance" est requise face à un risque de dérapage des prix en zone euro, a-t-il déclaré, ajoutant que la récente remontée du pétrole augmente les risques inflationnistes et que les conditions sont réunies pour un renforcement de la croissance dans la zone euro.

"La BCE n'a pas eu à augmenter son taux directeur cette fois-ci: les marchés ont durci les conditions monétaires à la place de la Banque Centrale. En effet, depuis le début de l'année, les taux d'intérêt à long terme ont gagné plusieurs dixièmes de points (l'OAT 10 ans est désormais installé au-dessus des 4%), et l'euro a progressé de 6,5% par rapport au dollar", explique Nicolas Bouzou, économiste chez Xerfi. Conséquences directes: le coût des prêts immobiliers va augmenter, et la demande ralentir; le prix des importations européennes importées de la zone dollar va baisser, tirant ainsi l'inflation vers le bas. "Il est donc quasi certain que la BCE augmentera encore une fois ses taux au mois de juin, mais après, une longue pause serait possible", conclut l'économiste.

Certains tablent même sur une politique de remontée plus ferme du taux d'intérêt directeur. Ils s'appuient sur le récent flot de bonnes nouvelles économiques, la résurgence de l'inflation, la nouvelle ascension de la masse monétaire M3 en mars et la croissance continue des crédits au secteur privé. D'aucuns tablent ainsi sur un relèvement d'un demi-point cet été. "Un relèvement trop agressif des taux risquerait de faire grimper davantage l'euro et de freiner une reprise économique encore fragile", met néanmoins en garde Marc Touati, de Natexis Banques Populaires.

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