Arcelor-Mittal : le gouvernement belge ne prend toujours pas position

Après avoir fait étudier le dossier par la banque Lazard, les autorités belges, qui sont actionnaires du groupe Arcelor, estiment que tant l'assaillant Mittal que les dirigeants de la cible ont des "stratégies crédibles".

Les autorités belges ont finalement décidé de ne rien décider: alors qu'elles devaient aujourd'hui se prononcer sur leur attitude dans l'OPA hostile lancée par Mittal Steel sur Arcelor, les trois gouvernements belges concernés (fédéral, région flamande et région wallonne) ont annoncé que les deux projets constituent des "stratégies crédibles" et qu'ils ne trancheront donc pas dans l'immédiat.

Pour la Belgique, l'enjeu de la bataille boursière pour le contrôle d'Arcelor est considérable. Le sidérurgiste est un employeur industriel de premier plan et les conséquences de l'affrontement en termes de localisation des activités du groupe et d'impact sur l'emploi sont donc scrutées à la loupe dans le pays.

Les trois structures gouvernementales concernées avaient mandaté la banque Lazard pour leur fournir une évaluation des deux projets en lice, celui de la direction en place d'Arcelor et celui de son assaillant, le groupe anglo-indien Arcelor. Selon les informations publiées ce lundi par La Tribune, l'étude réalisée par la banque d'affaires met l'accent sur les atouts de la solution Mittal (voir ci-contre).

Mais après avoir étudié ce document, les autorités belges se montrent très prudentes et évitent soigneusement de prendre parti. Le communiqué publié lundi soir note ainsi que le rapport Lazard "considère que le plan d'indépendance d'Arcelor constitue une stratégie crédible". La stratégie des dirigeants en place, est-il noté, repose "sur le développement des produits à forte valeur ajoutée dans le cadre de la poursuite du partenariat de longue date entre les gouvernements belges et le fleuron de la sidérurgie".

Mais le communiqué des autorités note également que "compte tenu de la consolidation en cours dans le secteur de l'acier, la stratégie de Mittal représente un projet industriel crédible fondé sur une vision globale à l'échelon mondial".

Dans ces conditions, les autorités belges évitent de prendre position. Ce qui n'est que partie remise: la région wallonne détient 2,4% du capital d'Arcelor et devra bien se déterminer au bout du compte sur l'offre de Mittal. Dans l'immédiat, cette position d'attente pourrait constituer une petite déception pour Guy Dollé, le PDG d'Arcelor, qui affirmait ce matin dans une interview à La Tribune qu'il était "très confiant" quant au soutien que devrait lui apporter le gouvernement belge.

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