Nouvelle journée de forte mobilisation contre le CPE

En fin d'après-midi, près de 250.000 personnes avaient manifesté contre le Contrat Première Embauche un peu partout en France, selon la police. Le gros du mouvement a eu lieu à Paris. Sans revenir sur le dispositif, Dominique de Villepin s'est dit "ouvert au dialogue".

L'épreuve de force continue sur le CPE pour le Premier ministre Dominique de Villepin. Ce jeudi, étudiants et lycéens étaient appelés à manifester un peu partout en France, à l'occasion d'une nouvelle journée de mobilisation. Le gros du mouvement était attendu à Paris. Le cortège, parti de la place d'Italie (13ème arrondissement) pour se rendre à Sèvres-Babylone (7ème) où la dispersion était prévue vers 19 heures, s'est mis en branle en début d'après-midi. Dans l'après-midi, 30.000 personnes participaient à la manifestation parisienne, selon le préfet de police Pierre Mutz, et 120.000 selon les organisateurs. En tout, 247.500 manifestants d'après la police, et peut-être le double selon les organisateurs, ont défilé aujourd'hui dans une cinquantaine de villes.

Si le Premier ministre s'accroche à toute force au CPE, il a une nouvelle fois tenté de lâcher du lest aujourd'hui via le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, qui a déclaré que sa porte était "ouverte aux partenaires sociaux" pour des "aménagements". Dominique de Villepin a confirmé dans Paris Match qu'il ira "jusqu'au bout". A sa sortie du ministère de l'Emploi, ce dernier s'est dit "très attentif au bon déroulement de cette journée" et "ouvert au dialogue pour améliorer le CPE". Il recevra vendredi à 19h30 les présidents d'universités en présence des ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur.

A Paris, Bruno Julliard, le président de l'Unef, s'est déclaré "très optimiste". Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, a salué "une vraie lame de fond dans la jeunesse contre le CPE", tandis que Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a assuré que le mouvement "continue de s'amplifier".

Environ 70% des universités étaient perturbées jeudi, sur un total de 82, ainsi qu'une trentaine de lycées à Paris. Des incidents n'ont pu être évités, notamment en Seine-Saint-Denis. Deux policiers ont été légèrement blessés lors d'"échauffourées" entre des policiers et 250 lycéens de trois établissements. Une jeune lycéenne a été blessée au visage après avoir reçu des coups de matraque. A Toulouse, des affrontements ont eu lieu entre des étudiants grévistes et des groupes venus les déloger pour obtenir la reprise des cours.

Au gouvernement, on craint plus que tout de véritables dérapages, qui viendraient un peu plus ternir le CPE, et avec lui la politique menée par le Premier ministre Dominique de Villepin. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a ainsi appelé les forces de l'ordre à être des "exemples de retenue, de sang froid et de strict respect de la déontologie".

Cette nouvelle journée de mobilisation étudiante a été organisée par le Collectif-jeunes anti-CPE, qui réunit une quinzaine d'organisations politiques et syndicales, dont l'Unef, les syndicats étudiants FIDL et UNL. La Coordination nationale des étudiants s'est jointe au mouvement. La prochaine journée de mobilisation, qui appellera cette fois également les salariés, aura lieu samedi à l'appel de l'intersyndicale.

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