Paris rate la cible des 5.100 points et rechute sur les 5.000 points. Après avoir clôturé à 5.080 points hier soir, le marché parisien a entamé la séance sur des prises de bénéfices, avant de chuter jusqu'au seuil des 5.000 points. La publication d'une série de statistiques américaines moins bonnes que prévu a donné le signal des dégagements. Des propos pessimistes de Google, dont le directeur financier a constaté un ralentissement de la croissance, ont de plus entraîné le secteur technologique en baisse.

A la clôture, seules quatre valeurs terminent en hausse: Accor, Alcatel, Gaz de France et Arcelor. A l'inverse, EDF accuse la plus forte baisse du marché, après sa progression des derniers jours. Les quatre plus grandes capitalisations du marché (Total, Sanofi-Aventis, BNP Paribas et Société Générale) terminent en très nette baisse, pesant de tout leur poids sur la tendance. En recul de plus de 3%, Suez a également lourdement handicapé le marché.

A la clôture, le CAC 40 perd 1,58% à 5.000,45 points dans un volume d'affaires fourni de 6,24 milliards d'euros traités sur les valeurs de l'indice. A Londres, le Footsie cède 1,44% à 5.791,5 points et, à Francfort, le Dax termine inchangé à 5.796,04 points. A New York, le Dow Jones perd 0,79% à 11.009,98 points.

L'échéance avril sur le brut léger américain est en léger recul à 60,75 dollars le baril, contre 61 dollars hier soir, poursuivant sa correction en anticipation d'une nouvelle amélioration des stocks hebdomadaires américains, demain. Le dollar s'affaiblit à 1,1915 pour 1 euro, contre 1,1845 hier soir après la publication de nombreuses statistiques aux Etats-Unis.

Après quelques statistiques européennes ce matin, plusieurs séries de chiffres ont en effet été publiées aux Etats-Unis. Annoncé avant Bourse, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a conformément aux attentes progressé de 1,6% en rythme annualisé au quatrième trimestre, selon la deuxième estimation du département du Commerce, après une croissance estimée à 1,1% en première approche. La variation du troisième trimestre a été confirmée à 4,1%. A 16 heures a ensuite été publiée une seconde salve de données économiques. L'indice de confiance des consommateurs américains, tel que calculé par le Conference Board, s'est replié à 101,7 en février, contre 106,8 (révisé de 106,3) en janvier, mois qui avait été le meilleur depuis juin 2002. Les économistes tablaient sur une contraction à 104,5, selon le consensus Reuters.

L'indice des directeurs d'achat de Chicago s'est contracté à 54,9 en février, contre 58,5 le mois précédent. Les analystes attendaient un maintien à 58,5. L'indice se maintient néanmoins au-dessus du seuil critique des 50 points, séparant expansion et contraction de l'activité, pour le cinquième mois consécutif. Les ventes de logements anciens ont reculé de 2,8% en janvier aux Etats-Unis, au rythme annualisé de 6,56 millions d'unités, contre 6,6 millions en décembre, selon les chiffres publiés par l'Association nationale des agents immobiliers (NAR). Le consensus établi par Reuters tablait sur 6,96 millions d'unités en rythme annualisé le mois dernier.

En tête du CAC 40, Accor s'adjuge 1,28% à 50,45 euros. Dans une note citée par Reuters, le bureau d'études UBS indique que le groupe hôtelier devrait publier de bons résultats annuels et pourrait annoncer la vente de quelques actifs européens. Par ailleurs, Accor a signé des accords avec quatre villes de la province du Sichuan en vue de construire six hôtels Ibis, selon Bloomberg qui cite le ministère chinois du Commerce.

Axa perd 0,20% à 29,64 euros. L'assureur a enregistré une croissance de 12% de son bénéfice net à 4,17 milliards d'euros en 2005, soit au-dessus du haut de la fourchette des anticipations des analystes. Le groupe propose de relever son dividende de 44% à 0,88 euro par action. Pour 2006, Axa indique que les plus-values nettes devraient contribuer à son résultat courant à hauteur de 600 à 800 millions d'euros, " sauf retournement brutal des marchés d'actions ".

Arcelor grappille 0,03% à 30,66 euros alors qu'ING a relevé son objectif de cours sur le titre de 33,80 à 36 euros tout en maintenant son opinion à " achat ". Arcelor n'envisage pas de procéder à de grosses acquisitions pour contrer l'offre de Mittal Steel, a déclaré son PDG Guy Dollé après avoir dévoilé son plan triennal. " Il n'y aura pas de second Dofasco ", a précisé M. Dollé devant la presse.

Gaz de France progresse de 0,21% à 29,03 euros, tandis que Suez abandonne 3,26% à 30,89 euros. S'ils saluent la fusion, certains investisseurs critiquent la parité d'échange retenue. Les deux groupes tenaient une conférence de presse commune cet après-midi. EDF subit également des dégagements, le titre abandonnant 5,36% à 43,76 euros après un gain de 10,5% en cinq séances.

Scor perd 1,46% à 2,02 euros. Le réassureur a confirmé une croissance de 25% de son chiffre d'affaires mondial en termes de renouvellements de contrats non vie et crédit caution au 1er janvier 2006. Il vise par ailleurs une hausse d'environ 15% de ses facturations 2006 en réassurance non vie.

Seb plie de 1,47% à 90,35 euros. Le fabricant d'électroménager a accusé un recul de 21,4% de son bénéfice net à 102,7 millions d'euros en 2005. Le dividende proposé est maintenu à 2,40 euros par action. Seb estime que la poursuite de l'expansion internationale et des efforts d'innovation devraient lui permettre de confirmer son retour à la croissance organique en 2006, bien que l'année commence dans " un environnement européen toujours incertain ".

Sopra Group recule de 1,23% à 72,20 euros. La SSII a dégagé un bénéfice net de 35,3 millions d'euros l'an dernier, en hausse de 44,1%. Le groupe propose un dividende de 1,10 euro, contre 0,80 un an plus tôt. Sopra " reste confiant sur l'amélioration de sa marge opérationnelle en 2006, avec une croissance organique attendue supérieure à celle du marché ".

Enfin, Vinci cède 1,27% à 77,50 euros à quelques minutes de la publication de ses résultats annuels. A l'inverse, Eiffage bondit de 7,95% à 95 euros après que l'espagnol Sacyr Vallermoso a annoncé l'acquisition de 5% du capital de la troisième entreprise de BTP française. Le groupe publie également ses comptes après Bourse.


Ambroise Ecorcheville
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