Fusion Suez-GDF : un "rapprochement entre égaux" dirigé par le patron de Suez

Les deux groupes, qui tenaient une conférence de presse cet après-midi, estiment que leur rapprochement sera positif pour les salariés de Suez et GDF, ainsi que pour les actionnaires des deux sociétés. La fusion sera soumise au vote des actionnaires des deux groupes à la mi-décembre 2006.

Trois jours après l'annonce de la fusion de Suez et de Gaz de France, les deux groupes d'environnement et d'énergie ont tenu, aujourd'hui, leur première conférence de presse détaillant le projet de rapprochement. Ils ont notamment estimé que le nouveau groupe sera un géant équilibré dans les domaines de l'énergie et de l'environnement, avec "une cohérence forte", selon Jean-François Cirelli, PDG de Gaz de France. "Notre rapprochement est celui de deux grandes entreprises françaises et belges, et européennes. C'est une fusion entre égaux [...]", a ajouté Jean-François Cirelli, qui a précisé que "Suez est un partenaire naturel pour GDF". Reste que le nouveau groupe sera présidé par le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, tandis que Jean-François Cirelli en sera le numéro deux.

La conférence a été l'occasion pour les deux présidents de rassurer les actionnaires. Ils ont confirmé les objectifs financiers et stratégiques de la fusion, avec des synergies de 500 millions attendues par an (voir ci-contre). La fusion devrait avoir un impact positif sur le bénéfice net par action, aussi bien pour les actionnaires de GDF que pour ceux de Suez. "C'est donc une opération créatrice de valeur pour les actionnaires des deux entreprises", a précisé le PDG de Gaz de France lors de la conférence. Le nouveau groupe souhaite préserver sa bonne santé financière et veut garder une notation financière supérieure à la note "A". Le groupe veut mettre en place une politique de dividende dynamique et une politique d'investissement dans les secteurs d'énergie et d'environnement. Il conservera d'ailleurs ses activités dans l'eau.

"Une opération créatrice d'emplois"

Mais les deux présidents ont également mis en avant l'importance de respecter les salariés des deux sociétés. "La fusion sera créatrice d'emplois", a ainsi déclaré Gérard Mestrallet. Les statuts des salariés de l'industrie électrique et gazière seront conservés. "Il n'y aura pas de redondance d'emplois", a expliqué le patron de GDF, qui rappelle que le nouveau groupe emploiera quelque 200.000 salariés. La nouvelle entité aura une capitalisation boursière de 72,5 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 64 milliards d'euros.

"C'est une formidable opportunité de développement pour GDF", a même lancé le patron du groupe gazier. "Elle répond idéalement aux objectifs stratégiques des deux sociétés. Cela fait plusieurs années et plusieurs mois qu'on en parle", a précisé le PDG de Gaz de France. Ainsi, la menace potentielle d'une OPA de l'Italien Enel n'a fait qu'accélérer le mouvement déjà enclenché, selon les deux dirigeants. "Nous n'avons eu aucun contact ni de près, ni de loin avec Enel", a expliqué Gérard Mestrallet, ajoutant que les déclarations de l'administrateur délégué du groupe italien sont intervenues "au moment où notre projet (de rapprochement) était presque terminé" et a été ainsi "bouclé un peu plus vite qu'on ne l'aurait fait sans Enel".

Les deux groupes ont également fait part du calendrier de mise en place de l'opération de rapprochement. Ils proposeront le vote en assemblée générale mi-décembre 2006.

En Bourse, Suez recule de 3,48% à 30,82 euros à la clôture. GDF gagne 0,21% à 29,03 euros.

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