latribune.fr- Quel serait l'impact de la création de Natixis sur le paysage bancaire français?
Eric Dupont- Le projet actuel de rapprochement de certains métiers des groupes Caisses d'Epargne et Banque Populaire permettrait de créer un nouvel acteur de poids, et donc un concurrent sérieux, dans la banque de financement et d'investissement, la gestion d'actifs, l'assurance et les services financiers spécialisés. En revanche, les banques de réseau des deux groupes restant indépendantes, cette opération n'aurait pas de gros impact sur la banque de détail en France.
Peut-on envisager à terme une fusion totale des deux mutualistes?
Le projet prévoit déjà des participations croisées entre les organes centraux des deux groupes et une participation de 20% de Natixis dans leurs banques de réseau. En revanche, une fusion totale des deux groupes paraît peu probable, étant donné les identités propres de ces deux groupes, leurs marques commerciales fortes et les liens forts que ceux-ci entraînent avec les clients. Mais la mise en commun de métiers et de plates-formes spécialisées permettrait aux deux groupes de réaliser des synergies et des développements importants dont les réseaux bénéficieraient indirectement.
Cette opération pourrait-elle être empêchée?
Le projet de rapprochement de certains métiers des deux groupes n'est pas une réelle surprise. Il avait déjà été évoqué à nombreuses reprises dans le passé. Ces entités sont en effet complémentaires et n'avaient pas nécessairement atteint la taille critique. Cette opération pourrait être retardée si la Caisse des Dépôts et Consignations, actionnaire à 35% de la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne, n'était pas convaincue de l'intérêt du projet et faisait jouer son droit de veto. Celui-ci n'existant que jusqu'en juin 2007, les deux groupes pourraient attendre cette échéance pour concrétiser leur projet.
Que penser des rumeurs de ces derniers jours de rachat de la Société Générale?
Cela fait plusieurs années que de telles rumeurs circulent. C'est en effet une banque très saine financièrement et bien gérée qui peut susciter des appétits. Elle est intéressante pour des banques cherchant à réaliser des synergies sur le territoire européen. Mais la Société Générale vit très bien comme elle est, elle n'est en aucun cas dans une situation fragile qui la pousserait soit à chercher un partenaire ou une cible, soit à se faire racheter. Sa stratégie d'acquisitions ciblées à l'étranger lui permet d'augmenter régulièrement son fonds de commerce tout en créant rapidement de la valeur pour ses actionnaires.
D'autres rapprochements dans le secteur bancaire français sont-ils envisageables?
Avec six grandes banques détenant 90% des dépôts, le secteur bancaire français est déjà très consolidé et les possibilités de rapprochements sont rares. Un mariage entre BNP Paribas et la Société Générale reste toujours dans les esprits mais ne semble pas à l'ordre du jour. Les prochaines fusions/acquisitions devraient plutôt se faire avec des acteurs étrangers. BNP Paribas devrait rester attentif aux opportunités en Italie, où le secteur est beaucoup plus éclaté, pour renforcer la Banca Nazionale del Lavoro, ainsi qu'aux Etats-Unis. La Société Générale devrait poursuivre sa croissance en Europe de l'Est. Quant au Crédit Agricole, son plan stratégique prévoit des acquisitions à l'étranger pour 5 milliards d'euros d'ici fin 2008.
"Pas de gros impact du rapprochement Caisses d'Epargne-Banque Populaire sur la banque de détail en France"
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