Terrorisme : nouveau coup dur pour le transport aérien

Menaces terroristes et pétrole cher pèsent plus que jamais sur les perspectives des compagnies aériennes. Avec l'annonce jeudi 10 août du démantèlement d'un vaste projet d'attentats visant des avions entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, le secteur aérien est à la peine. En Bourse, l'ensemble des valeurs du secteur en Europe a ainsi chuté (voir ci-contre).Et pour cause. Alors que les compagnies aériennes souffrent déjà d'une concurrence exacerbée, avec la montée en puissance des low-cost comme Ryanair ou encore Easyjet, elles ont également à faire face à la hausse continue du prix du pétrole. Celui-ci a flirté avec les 80 dollars, pesant sévèrement sur les niveaux de rentabilité des sociétés. Ces dernières sont ainsi incitées - pour la plupart - à relever leurs niveaux de surcharges tarifaires liées au prix du carburant. Air France KLM a d'ailleurs relevé ses tarifs tout récemment (voir ci-contre). Reste qu'au niveau mondial, le prix du pétrole est dévastateur, puisque selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), les compagnies perdront en tout quelque 3 milliards de dollars en 2006 à cause notamment de la flambée de l'or noir (voir ci-contre). Or la nouvelle piqûre de rappel concernant la menace terroriste pourrait bien encore faire monter la pression sur les coûts des groupes, notamment en termes de sécurité. Elle pourrait aussi avoir des conséquences sur leurs résultats annuels. C'est en tout cas ce à quoi s'attendent désormais les analystes financiers suivant le secteur.Nick Van Den Brul, chez BNP Paribas, estime dans le cas particulier de British Airways, qui avait déjà pâti en 2005 des conflits avec ses employés, que la compagnie va subir annulations de vols et retards. Le groupe risque donc de souffrir à nouveau, comme l'an dernier: les grèves de son personnel au sol lui avaient coûté la somme de 45 millions de livres sur l'exercice.L'analyste estime également qu'à moyen terme, les coûts de la sécurité vont s'apprécier de plus en plus dans les aéroports et pour les compagnies. Une mauvaise nouvelle alors que ces dernières n'ont de cesse de réduire leurs coûts pour faire face à une conjoncture difficile. C'est le cas en particulier des compagnies low-cost, comme Ryanair et Easyjet, dont les coûts liés au prix du pétrole progressent et ne sont pas compensés par des relèvements de tarifs, mais par des baisses de frais généraux.Toutefois, les analystes ne semblent pas redouter une désaffection des vols, comme ce fut le cas lors des attaques du 11 septembre 2001. Pour Penny Butcher, de la banque Morgan Stanley, les voyageurs se sont en quelque sorte habitués à ce genre d'événements. L'analyste rappelle d'ailleurs que lors des attaques du 7 juillet 2005, à Londres, les réservations d'avions étaient revenues à la normale trois ou quatre jours après.
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