Gaz de France réévalue l'intérêt d'une fusion avec Suez

Gaz de France va réunir jeudi son conseil d'administration. Au menu, l'intérêt de se marier avec Suez alors que les concessions faites à la Belgique et bientôt à la Commission de Bruxelles prennent de l'ampleur.

Tactique ou stratégie ? Des sources proches de Gaz de France (GDF) ont indiqué hier soir que le groupe gazier allait réunir jeudi son conseil d'administration. Au menu : l'évaluation de l'intérêt d'une fusion avec Suez après les cessions d'actifs dans le gaz en Belgique réclamés par la Commission européenne.

GDF avait déjà exprimé son agacement après l'accord entre Suez et le gouevrnement belge sur les concessions consentis par ce dernier pour ouvrir davantage le secteur de l'énergie à la concurrence en Belgique. Gaz de France avait paru les considérer comme trop élevé - ce que certains experts et surtout certains concurrents contestent, estimant ces concessions en partie virtuelle - et surtout, estimait avoir été tenu à l'écart de cet accord.

Or, selon une source citée par l'AFP (Agence France Presse), la Commission européenne demande plus de concessions à Suez et GDF pour valider leur projet de fusion que celles que les deux groupes ont proposé jusqu'ici. Le 20 septembre, Suez et Gaz de France ont transmis à la Commission européenne leurs propositions, appelées remèdes, pour répondre aux problèmes de concurrence posés par leur projet de fusion, comprenant des cessions d'actifs.

Fin août, la Commission avait communiqué à Suez et Gaz de France sa liste de "griefs". Elle estimait que l'opération de rapprochement, avant l'application d'éventuels remèdes proposés par les groupes, poserait problème sur quatre marchés, gaz et réseaux de chaleur en France, et gaz et électricité en Belgique. La Commission européenne devrait se prononcer le 8 novembre, la date butoir étant fixée au 17 novembre.

Le torchon brûle-t-il entre Gaz de France et Suez sur ces questions de concession ? Si c'est le cas, cela pourrait aussi provenir de désaccords sur les futures répartitions de postes entre les deux équipes dans le cadre de leur projet de fusion et de divergence sur les questions de parité actionnariale: une action Gaz de France pour une action Suez mais avec un dividende exceptionnel versé par Suez à ses actionnaires qui peut aller de un à trois voire cinq euros selon les sources.

Mais l'affichage de ces tensions pourrait aussi relever de la tactique. A la fois pour faire pression sur la Commission de Bruxelles et sur les pouvoirs publics français afin qu'ils intercèdent davantage auprès de Bruxelles en vue du mariage, mais aussi afin de rendre moins aigu le débat à venir sur les parités de fusion, certains actionnaires de Suez s'estimant lésés par les termes actuels de l'offre.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.