L'Espagne veut monter dans le capital d'EADS

Le ministre de l'Economie espagnol Pedro Solbes souhaite voir la participation hispanique augmenter dans EADS. Le groupe dément vouloir se séparer de cinq usines en Allemagne.

Les turbulences traversées par le groupe EADS et sa grande filiale Airbus donnent des idées à certains à propos de l'évolution du capital du groupe. La presse espagnole rapporte ainsi que le ministre de l'Economie hispanique Pedro Solbes a affirmé mardi au sortir d'une réunion avec ses homologues de l'Union européenne au Luxembourg: "notre intérêt est non seulement d'augmenter notre participation mais de repenser notre implication dans Airbus et par dessus tout de garantir les activités d'Airbus et d'EADS en Espagne".

L'Espagne détient 5,4% du capital d'EADS via la holding publique Sepi. Cette participation avait été acquise lors de la création du groupe en 1999-2000. Casa, le grand constructeur aéronautique espagnol, groupe public, était en effet avec Aerospatiale-Matra (groupe Lagardère), Deutsche Aerospace (groupe Daimler) et le britannique BAE, l'un des quatre partenaires historiques d'Airbus. Il avait donc été convié à la fusion donnant naissance à EADS.

Les Russes, eux aussi, continuent d'afficher leurs ambitions sur le capital d'EADS Hier, Vladimir Poutine, tout en assurant que la Russie n'avait aucune intention hostile vis à vis d'EADS, a indiqué être en faveur "personnellement' d'un renforcement des intérêts russes dans le capital du groupe européen d'aéronautique et d'armement. La banque publique russe VTB, Vnechtorgbank, détient déjà 5,02% du capital d'EADS. Et des rumeurs de ramassage de titres par les mains russes alimentent les marchés depuis plusieurs jours.

Ces mouvements de position interviennent sur fond d'inquiétude dans les quatre grands pays partenaires d'Airbus (France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne) sur l'avenir des emplois et des sites industriels. Hier, latribune.fr révélait que le chiffre de 10.000 suppressions d'emplois sur les 56.000 que compte Airbus circulait en interne. Un chiffrage qualifié de "prématuré" selon la direction. Et aujourd'hui, EADS dément les informations du journal populaire allemand Bild selon lesquelles le groupe prévoirait de se séparer de cinq usines en Allemagne employant au total 6.600 personnes.

Hier, venu à Toulouse pour s'expliquer devant les cadres et les syndicats, Louis Gallois, le co-président exécutif d'EADS, désormais en charge d'Airbus depuis la démission spectaculaire du patron de l'avionneur depuis juillet seulement, Christian Streiff, a assuré qu'aucune fermeture de sites n'était à l'ordre du jour.

A la Bourse de Paris, l'action EADS gagne 0,62% à 21,02 euros en clôture.


L'Elysée veut que soient corrigés les défauts de structure chez Airbus
Le "seul et unique objectif" que doit avoir Airbus est de "corriger les défauts de structure" responsables des difficultés de l'avionneur européen, vient d'indiquer l'entourage de Jacques Chirac, refusant de se prononcer sur d'éventuels fermetures de sites et licenciements. L'Elysée ajoute que les négociations continuent avec l'Espagne sur l'augmentation de sa particpation dans EADS, maison-mère d'Airbus.

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