Les 25 prêts à en découdre sur les quotas de pêche

Comme chaque année à la veille de Noël, les 25 Etats membres de l'Union européenne se réuniront cette semaine pour aborder l'épineux sujet des quotas de pêche dans l'océan Atlantique. Entre mardi et jeudi, les Vingt-Cinq devront décider des quotas de capture autorisés ainsi que de mesures techniques comme le nombre de jours de pêche autorisés. Après la Mer Baltique déjà traitée en octobre, le traitement de la question des eaux profondes en décembre et le sujet de la Méditerranée qui fait l'objet d'un traitement séparé, Cette année, les négociations seront particulièrement ardues sur la pêche à l'anchois et au cabillaud, selon des sources européennes. "L'anchois de la Baie de Biscaye est un sujet extrêmement sensible sur le plan politique" reconnaissait une source finlandaise, tandis qu'une source française évoquait "l'aspect émotionnel" de ce dossier, sur lequel pêcheurs français et espagnols se sont vigoureusement affrontés par le passé. La Commission européenne recommande à nouveau une fermeture totale de la pêche à l'anchois au premier semestre. Les scientifiques s'alarment en effet d'un plongeon des ressources depuis plusieurs années, qui pourrait conduire à l'extinction de cette espèce, la population d'anchois étant passée de 120.000 à 20.000 tonnes en cinq ans. La France refuse cette mesure drastique, et devrait demander, selon une source diplomatique, la reconduction du compromis de l'an dernier, soit l'autorisation de pêcher 500 tonnes d'anchois pour elle, et 4.500 tonnes pour l'Espagne, dont 500 seraient échangées avec les Français contre d'autres espèces. Mais Madrid n'est pas d'accord avec Paris et soutient la proposition de moratoire de la Commission, selon une source diplomatique espagnole. La situation du cabillaud de la Mer du Nord est elle aussi très mauvaise, avec un stock estimé à 50.000 tonnes, soit trois fois sous le seuil recommandé par les scientifiques, selon les chiffres fournis par la Commission. Ce poisson (aussi appelé églefin, ou morue lorsqu'il est salé et séché) bénéficie d'un "plan de restauration" depuis 2004, mais qui s'avère insuffisant pour renverser la tendance. Le spectre du cabillaud canadien plane sur l'Europe: surexploité, ce poisson a totalement disparu dans les eaux de Terre-Neuve, réduisant des milliers de pêcheurs au chômage. La Commission propose donc des mesures sévères: une réduction de 25% des captures et des jours de pêche. "Ces mesures sont trop fortes, un compromis sera sans doute trouvé sur une une diminution de seulement 15%", estimait une source européenne proche du dossier. Le secteur de la pêche emploie environ 500.000 personnes dans l'UE, dont 230.000 pêcheurs sur 90.000 bateaux, selon des estimations de la Commission.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.