La coalition Merkel prépare la relance de la consommation en 2008

Dans son message vidéo hebdomadaire, diffusé samedi, la chancelière allemande a présenté comme un coup de pouce pour la consommation la baisse du taux de cotisation d'assurance-chômage, de 4,2% à 3,3%, approuvée la veille par les députés. Berlin compte sur la demande des ménages pour prendre le relais de la croissance en 2008.

L'Allemagne prend les devants pour stimuler la consommation l'an prochain, laquelle doit prendre le relais d'un commerce extérieur évoluant dans un environnement plus complexe, a déclaré samedi la chancelière allemande, Angela Merkel, lors de son allocution vidéo hebdomaire.

Selon Angela Merkel, la croissance allemande repose sur deux piliers, les exportations et la consommation intérieure. "C'est ce second pilier en particulier que nous devrons renforcer l'an prochain si la situation du commerce extérieur devient plus compliquée", a-t-elle dit. Car, de leur côté, les exportations allemandes vont augmenter à un rythme moindre l'an prochain, tandis que les importations vont se renforcer. L'impact du solde extérieur sur la croissance serait ainsi quasi nul, dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale et d'euro fort.

Sans avancer sur la question d'un salaire minimal, qui constituerait un instrument de relance de la demande, le gouvernement de grande coalition s'est en revanche entendu pour baisser la fiscalité indirecte via une réduction du taux de cotisation obligatoire à l'assurance-chômage. Il passera le 1er janvier de 4,2% à 3,3%, permettant ainsi d'augmenter le revenu disponible des ménages. Les députés allemands ont approuvé vendredi cette mesure qui va alléger de 12,3 milliards d'euros la facture des charges sociales partagée entre employeurs et salariés, a déclaré Angela Merkel. Un salarié aura ainsi en moyenne 270 euros de pouvoir d'achat supplémentaire par an.

La grande coalition remplit ce faisant un des objectifs qu'elle s'était fixés fin 2005, de ramener à moins de 40% le taux des prélèvements sociaux pesant sur le facteur travail. Celles-ci vont passer à 39,05% au 1er janvier, a expliqué Angela Merkel. La baisse des cotisations de chômage y a fortement contribué, le taux se situant encore à 6,5% à fin 2006.

Il y a un an, le gouvernement se préparait à un coup de massue fiscale en ayant décidé de relever au 1er janvier 2007 le taux de TVA de 16% à 19%. Il s'agissait surtout de consolider les finances publiques et dans une moindre mesure de financer la baisse des cotisations de chômage, selon le concept de TVA sociale. La présente baisse des cotisations sera financée par les réserves abondantes de l'Agence pour l'emploi obtenues grâce à la baisse importante du chômage. Reste à voir l'impact qu'aura la présente mesure fiscale sur l'emploi et la consommation.

La Bundesbank reste optimiste sur la croissance
L'économie allemande va continuer à croître, estime la Bundesbank ce lundi, alors que se multiplient les craintes d'un ralentissement plus fort que prévu de la première économie de la zone euro en 2008. "Les risques pour la conjoncture ont augmenté cet été", reconnaît la Buba dans son rapport mensuel. "La tendance de base positive (de la croissance économique) n'est cependant pas remise en question", ajoute-t-elle, avant tout parce que l'industrie du pays reste "robuste" et parce que les carnets de commande sont pleins. Malgré l'euro fort, la flambée des prix du pétrole et les conséquences encore difficiles à saisir de la débâcle des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis, les entrepreneurs demeurent "fondamentalement confiants", assure la Buba. Elle justifie son évaluation par le recul "plutôt modéré" des attentes des entreprises en matière d'exportation. Selon elle, "il semble que les fortes perspectives de croissance dans les pays émergents, les Etats de l'Opep et les pays d'Europe de l'Est représentent un contrepoids suffisamment important" pour les produits allemands. Concernant la consommation des ménages, la Bundesbank souligne que la baisse continue du chômage devrait apporter un soutien précieux, même si les hausses annoncées des prix de l'énergie ou des denrées alimentaires de base ont refroidi les ardeurs à la dépense.

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