Son mandat n'aura duré que quatre jours: Eivind Reiten, président du conseil d'administration du nouveau géant pétrolier norvégien StatoilHydro, a annoncé sa démission jeudi sur fond de soupçons de corruption liés à des actifs en Libye. Eivind Reiten a expliqué son départ, quatre jours seulement après sa prise de fonctions -lundi 1er octobre- , par la nécessité d'éviter tout conflit d'intérêts du fait de sa double casquette de directeur général de Norsk Hydro et d'administrateur de StatoilHydro.

Lundi, le jour même de sa création officielle, StatoilHydro -né du rachat par Statoil des hydrocarbures de Norsk Hydro pour 24,9 milliards d'euros par échange de titres- avait annoncé le lancement d'une enquête externe pour faire la lumière sur un possible cas de corruption lié à des avoirs libyens transférés par Norsk Hydro à la nouvelle compagnie. Dans les jours précédant le bouclage de la fusion, Statoil avait soulevé des questions quant à ce portefeuille libyen, soit 25% dans le champ Mabrouk (opéré par le français Total qui en détient 75%) et 8% dans le champ Mourzouq, dont Norsk Hydro avait lui-même hérité en rachetant Saga Petroleum en 1999.

Norsk Hydro avait déclaré avoir mis fin à ces accords qu'il jugeait douteux en matière d'éthique, décliné des droits d'exploration et même tenté, mais en vain, de revendre ses actifs libyens. Le groupe concèdait toutefois avoir versé près de 7 millions de dollars au cabinet de consultants libyens en 2000 et 2001.

Pesant plus de 554 milliards de couronnes (72 milliards d'euros) en Bourse et contrôlé à 62,5% par l'Etat norvégien, StatoilHydro est l'un des 10 principaux groupes pétroliers au monde.