L'Europe a de nouveau émis plus de quotas que de Co2 en 2006

La Commission a publié le niveau des émissions réelles de Co2 Le surplus de quotas européen fait plonger la tonne de Co2 de 31 % à 90 centimes.

La Commission Européenne a publié aujourd'hui le niveau d'émissions de Co2 des principaux pays de l'Union, qui fait ressortir des allocations de quotas tout à fait excessive pour 2006, comme pour 2005. La tonne de Co2 s'est d'ailleurs effondrée sur le marché "spot" (au jour le jour), passant de 1,15 euro à 90 centimes d'euros en quelques minutes à la mi-journée.

L'excès de quotas pour 2006 ébranle l'équilibre du marché en raison de ces conséquences sur toute la phase pourrait faire tendre le prix de la tonne de Co2 vers zéro en théorie aucun acheteur de tonnes de Co2 ne devrait en théorie avoir recours au marché.

A l'exception de l'Espagne et du Royaume-Uni, tous les pays affichent des niveaux d'émission inférieurs aux quotas dont ils disposent. Au total, les 8 pays concernés ont émis 1,58 milliard de tonnes de Co2, alors qu'ils disposaient de 1,63 milliard de quotas.

Cette différence s'explique notamment par la rigidité du système : le niveau des quotas a été décidé en 2005, pour 3 ans. Or les industriels ont dès le départ artificiellement gonflé leurs niveaux d'émissions, afin de ne pas avoir à acheter des quotas sur le marché. Pour la France, la différence entre émissions réelles et quotas est la plus criante : les émissions de Co2 de l'Hexagone se sont limitées à 118 millions de tonnes de Co2, pour 150 millions de tonnes de quotas.

Même l'Allemagne, qui est le premier émetteur de Co2 de l'Europe avec 477 tonnes de Co2 , a émis moins de Co2 que ses quotas ne l'y autorisaient (496 millions de tonnes).

Le Royaume-Uni, qui avait déjà dévoilé le niveau de ces émissions de Co2 jeudi dernier, a présenté un niveau d'émission plus important que ses quotas en raison d'un recours massif au charbon, le combustible le plus émetteur de Co2. De nombreux industriels britanniques, dont surtout les "utilities", se sont tourné vers le combustible charbon pour leur production, après l'envolée des prix du gaz. En Espagne, la sécheresse a contraint les fabricants d'électricité à avoir recours également recours au charbon, alors que les ressources hydroélectriques s'avéraient insuffisantes.

Du point de vue du réchauffement climatique, la nouvelle est toutefois de bonne augure puisque les émissions de Co2 européennes sont au final plutôt inférieures aux prévisions. La Commission a par ailleurs insisté sur le fait qu'il s'agissait de chiffres préliminaires, non vérifiés et incomplets. La tendance est toutefois révélatrice d'un système encore en devenir, et perfectible.

Pour la seconde période du schéma européen d'échange de quotas (EUTS), qui court de 2008 à 2012, le système devrait toutefois être plus efficace. La Commission Européenne s'est en effet evertuée à contrôler que le niveau des quotas alloués, qui sera par exemple de 132 pour la France, impose un réel effort aux Etats-membres.

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