Le canadien Thomson propose une fusion à 13 milliards d'euros à Reuters

Le groupe canadien Thomson Corp et Reuters ont engagé officiellement des négociations pour fusionner. Une opération à 8,8 milliards de livres (près de 13 milliards d'euros). Les actionnaires de Reuters recevraient 352-1/2 pence en numéraire et 0,1600 action Thomson pour chacun de leurs titres, soit l'équivalent de 697 pence par action. Vendredi - le dernier cours coté pour Reuters puisque la Bourse de Londres était fermée lundi 7 mai - le titre Reuters se négociait à 615,75 pence (+25% sur le précédant).

Thomson a mis fin à la clôture des marchés boursiers lundi au suspense qui durait depuis vendredi dans le monde des médias et de la finance: le groupe canadien a annoncé dans un communiqué avoir entamé une "approche préliminaire" avec la direction de Reuters pouvant "déboucher ou non à une offre d'achat".

Ce matin Reuters confirme les discussions. Dans un communiqué, l'agence britannique indique la fusion entre les deux entités permettrait des synergies annuelles de plus de 500 millions de dollars. Les actionnaires de Reuters recevraient 352-1/2 pence en numéraire et 0,1600 action Thomson pour chacun de leurs titres, soit l'équivalent de 697 pence par action. Vendredi - puisque la Bourse de Londres était fermée lundi 7 mai - le titre Reuters se négociait à 615,75 pence (+25% sur le précédant). Le nouvel ensemble serait baptisé Thomson-Reuters tandis que la division née du rapprochement de Thomson Financial et des activités d'information financière et de médias de Reuters conserverait le nom de Reuters. Le groupe adopterait une double cotation boursière et conserverait les statuts de Reuters visant à assurer son indépendance. L'opération d'un montant de 13 milliards d'euros (8,8 milliard sde livres) pourrait être financée par le pactole retiré de la cession par le groupe canadien de sa branche de publication éducative estimée à plus de cinq milliards de dollars américains.

Les deux groupes précisent cependant que "les discussions en sont à un stade où il n'y a encore aucune assurance qu'un accord sera obtenu". Ils soulignent qu'il y a encore "beaucoup de choses à régler", précisant qu'aucune offre formelle ne sera annoncée sans le soutien de la Reuters Founders Share Comany, une entité gérée par 15 administrateurs chargés d'assurer l'indépendance et l'impartialité du groupe Reuters.

Le communiqué montre cependant que la direction de Reuters est favorable à ce projet de fusion, les deux conseils d'administration déclarant "croire qu'il y a une logique puissante et irréfutable à une alliance qui créerait un leader mondial sur les marchés de l'information business-to-business". Le directeur général de Reuters Tom Glocer, 47 ans, deviendrait directeur général du nouveau groupe tandis que son homologue chez Thomson, Richard Harrington, 60 ans, prendrait sa retraite.
Woodbridge, l'entreprise qui contrôle la participation de la famille Thomson dans le groupe canadien, détiendrait environ 53% du groupe élargi, les autres actionnaires de Thomson 23% et les actionnaires de Reuters 24%.

La presse économique est en ébullition depuis le lancement il y a une semaine maintenant d'une offre publique d'achat de 5 milliards de dollars par News Corp, détenu par le milliardaire Rupert Murdoch, sur Dow Jones, propriétaire de l'agence d'informations financières du même nom et du quotidien Wall Street Journal.

Thomson est entré récemment sur le marché de l'information financière en rachetant à l'AFP sa filiale AFX News et pourrait faire d'importantes économies de coûts en rachetant Reuters. Le groupe canadien est un concurrent de Reuters dans le secteur de l'information financière, mais ce dernier tire plus de 90% de ses revenus des services financiers, où il est présent depuis 1851.

Reuters fournit en particulier aux banques, maisons de courtage et fonds d'investissement quantité de données en temps réel (cours des actions, des monnaies, des matières premières, des obligations, etc.) et leur sert aussi de plate-forme d'échanges pour certains produits. Dans ce domaine, le groupe compte 14.500 salariés et 370.000 clients, pour un chiffre d'affaires de 2,4 milliards de livres en 2006. Dans le domaine de l'information générale (texte, photographie, vidéo) Reuters emploie 2.400 personnes dans 131 pays, pour un chiffre d'affaires de 170 millions de livres en 2006.Thomson, qui emploie 32.000 personnes, a réalisé quant à lui un chiffre d'affaires de 6,7 milliards de dollars en 2006.

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