Maurel & Prom : les cessions d'actifs dopent les résultats semestriels

Maurel & Prom qui a cédé au premier semestre des actifs au Congo à l'italien Eni annonce ce mercredi un résultat net de 812,1 millions. Retraités des actifs cédés, le chiffre d'affaires recule de 14% à 137,1 millions d'euros et le résultat net opérationnel de 50% à 21,6 millions. Le groupe indique ne pas être impacté par la crise financière des marchés.

Les résultats semestriels sont difficilement comparables d'une année sur l'autre pour Maurel & Prom en raison des importantes cessions qui ont été réalisées depuis le début de l'année avec la ventes d'actifs au Congo à l'italien Eni. Retraité des actifs cédés, le chiffre d'affaires du groupe s'élève à fin juin à 137,1 millions en recul de 14%. Cette évolution du chiffre d'affaires intègre la rétrocession de la concession de Tello en Colombie, la non prise en compte du chiffre d'affaires au Venezuela avant finalisation des négociations en cours avec le gouvernement, la reprise par Eni, opérateur de M'Boundi et de Kouakouala, des contrats des cinq appareils de forage opérant sur ces permis cédés. Par ailleurs, Maurel & Prom indique dans son communiqué que la baisse du chiffre d'affaires est également due à l'évolution défavorable de certains facteurs macro-économiques, comme les taux de change entre le dollar et l'euro, et l'évolution des cours du Brent et WTI.

La baisse du résultat opérationnel est bien plus importante: le résultat a fléchi à fin juin de 50% à 21,6 millions et réprésente 16% du chiffre d'affaires contre 27% au premier semestre 2006 retraité. Cette contraction de la marge opérationnelle résulte d'une plus forte volatilité des résultats liée à certains éléments ponctuels: charge d'exploration, restructuration, augmentation des frais fixes proportionnels.

Le résultat net consolidé de la période s'élève à 812,1 millions contre une perte de 1,5 million au premier semestre 2006 retraité.Ce résultat net comprend le résultat de la cession des activités congolaises à Eni pour 798,2 millions. Coté trésorerie, Maurel & Prom indique la capacité d'autofinancement du Groupe est de 51,9 millions au premier semestre 2007. Maurel & Prom a encaissé un peu plus d'un milliard (1,032 milliard exactement) correspondant à une partie de la vente d'actifs au Congo. Préalablement à cet encaissement, le Groupe a remboursé l'emprunt destiné à financer le développement de ces actifs (soit 75,3 millions). Par ailleurs, la société à procédé à une distribution de dividende le 25 juin 2007 pour 145,2 millions. En conséquence, au 30 juin 2007, Maurel & Prom affiche une trésorerie nette de 893,8 millions. Le ratio d'endettement du Groupe est revenu de 45,5% au 31 décembre 2006 à 25% au 30 juin 2007. Maurel & Prom précise que sa trésorerie est placée sous forme de dépôts en dollars auprès d'institutions bancaires de premier plan et n'a donc pas été affectée par la récente crise
financière.

Pour l'avenir, Maurel & Prom a confirmé sa volonté de retrouver en 2009 son niveau de production et de réserves de 2006 avant la cession du champ congolais de M'Boundi à l'italien ENI. Jean-François Hénin, président du directoire a estimé que la constitution de cette trésorerie confortait le modèle de l'entreprise consistant à "prendre des risques les plus raisonnables possibles dans l'exploration avec de l'argent derrière soi". Maurel & Prom a identifié trois zones d'exploration susceptibles de "changer la taille de la société", selon l'expression de Jean-François Hénin : la Tanzanie, le Gabon et la Colombie. En plus d'éventuelles découvertes, le groupe compte aussi sur les acquisitions pour compléter son portefeuille, se disant prêt à racheter des actifs représentant entre 50 et 400 millions de dollars dans les 18 mois à venir.

"Pour nous, la cible idéale est une société qui s'est lancée dans le pétrole et qui n'a pas les moyens de mener à bien son projet", a déclaré Jean-François Hénin, soulignant que la crise actuelle du crédit rendait difficile l'accès à des financements pour des acteurs qui ont monté une opération avec des sociétés de capital risque. "Il semble impossible que dans les 18 mois à venir, on n'ait pas une véritable opportunité", ajoute le président du Directoire.

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