"La mécanique est lancée". Bien que la baisse du chômage marque une pause au mois de janvier, avec une légère progression du nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 (+0,1%, soit 1.200 personnes), le ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, s'est montré rassurant mardi. Certes, le taux de chômage au sens du BIT est resté inchangé à 8,6% de la population active, soit 2,35 millions de chômeurs fin janvier. Mais les mauvaises nouvelles concernant l'emploi industriel se sont multipliées ces dernières semaines, que ce soit la suppression attendue de 1.500 postes en France chez Alcatel-Lucent, la fermeture prévue de deux sites EADS ou la menace de licenciements dans le secteur de l'automobile, actuellement très mal en point.

Le mois de janvier n'a pas été favorable aux demandeurs d'emploi de 45 à 49 ans, dont le nombre est en progression de 0,4%. Le chômage des jeunes reste très élevé, à 21,7%. Si le nombre d'entrées à l'ANPE suite à un licenciement économique est en baisse, les licenciements pour autres motifs sont en progression (+0,5%), de même que les fins de missions d'intérim (+4,3%). Sur trois mois, le nombre de sorties de l'ANPE a baissé de 2,2%, et celui pour reprise d'emploi déclaré de 4,4%.

L'autre sujet d'inquiétude concerne la véracité des chiffres du chômage eux-mêmes. Après avoir annoncé fin 2006 le report à l'automne de la publication de l'enquête annuelle sur l'emploi - habituellement rendue publique en mars -, qui donne le chiffre définitif du chômage, l'Insee a confirmé hier, dans une lettre au collectif Les autres chiffres du chômage (ACDC). que l'estimation du taux de chômage publiée chaque mois resterait provisoire jusqu'à cette période. C'est-à-dire fondée sur les statistiques de l'ANPE, celles-là mêmes que conteste ACDC.