La France envisage d'introduire une taxe pour financer la filière pêche

La France envisagerait d'introduire une taxe de 1% à 2% sur le prix de vente final du poisson aux consommateurs, afin de compenser le renchérissement du gazole pour ses pêcheurs. Un mécanisme qui permettrait de dégager de 50 à 100 millions d'euros par an pour la filière. Reste à convaincre Bruxelles.

La France envisagerait d'introduire une taxe de 1% à 2% sur le prix de vente final du poisson aux consommateurs, afin de compenser le renchérissement du gazole pour ses pêcheurs, selon une source proche du dossier citée par l'Agence France Presse (AFP). Ce mécanisme à l'étude, appelé "éco-contribution", promis dans son principe par le président français Nicolas Sarkozy au début du mois, permettrait de dégager de 50 à 100 millions d'euros par an, estime-t-on.

Tous les types de poissons vendus, en poissonnerie, surgelés ou dans la restauration, qu'ils soient pêchés par des navires français ou importés (85% du poisson consommé en France est importé) seraient concernés par cette taxe. Si ce mécanisme était adopté, cela pourrait représenter, une enveloppe comprise entre 2.500 et 5.000 euros par pêcheurs et par an en moyenne.

"L'éco-contribution" sur le poisson à l'étal a été évoquée par les autorités françaises en vue de compenser le surcoût du gazole au-delà de 30 centimes d'euros le litre de gazole en moyenne annuelle. Actuellement, les pêcheurs payent environ 50 centimes d'euros par litre.

Selon les élements évoqués par l'AFP, les fonds dégagés par cette "taxe additionnelle sur la dernière vente" seraient redistribués aux pêcheurs français, avec des différences en fonction du poids du gazole dans leurs coûts de fonctionnement. Certains chalutiers, en Bretagne particulièrement où le récent mouvement de colère a démarré, doivent parcourir de grandes distances pour effectuer leurs prises, alors que d'autres se déplacent beaucoup moins. Selon les cas, le prix du gazole peut représenter de moins de 10% à plus de 30% du chiffre d'affaires des pêcheurs. Les fonds serviraient à aider les pêcheurs à utiliser pour leurs chalutiers des moteurs plus économes en carburant, à mieux adapter leurs flottes aux possibilités de prises pour éviter la surpêche et à améliorer la rentabilité de leurs entreprises.

Reste que ce projet doit encore recevoir l'aval des autorités de Bruxelles. La difficulté pour la France est de s'assurer que ce mécanisme sera compatible avec les règles communautaires de l'UE. celles-ci encadrent très strictement les aides dans le but d'éviter qu'elles ne faussent la concurrence en procurant un avantage compétitif à des entreprises d'un pays par rapport aux autres. La Commission européenne a déjà prévenu qu'elle serait très vigilante sur ce point. Mais la France espère que son montage sous forme d'aide individuelle en faveur d'une "pêche durable" permettra de vaincre les réticences de la Commission.

Michel Barnier souhaite "un plan de pêche durable"
Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, a indiqué ce mercredi qu'il voulait "faire un plan de pêche durable", justifiant la décision de la France d'introduire une taxe sur le prix de vente du poisson afin de compenser le renchérissement du gazole. "Je veux une pêche durable, ce qui veut dire des pêcheurs qui continuent à travailler", a dit le ministre sur Canal +. "Nous avons besoin d'une pêche qui fasse attention à la ressource qui est limitée, de moteurs qui consomment moins de gazole et de pêcheurs qui soient payés correctement", a-t-il poursuivi. "Pour financer ce plan, je vais faire utiliser plusieurs sources de revenus, des crédits européens, nationaux et nous allons instaurer une éco-contribution".

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