Enel et Acciona lancent une OPA à plus de 43 millards d'euros sur Endesa

Le groupe italien d'énergie et son allié le géant hispanique de la construction ont présenté à l'autorité espagnole des marchés financiers (CNMV) leur offre d'achat commune sur Endesa, au prix de 41,30 euros par action. Le projet des deux groupes valorise le premier producteur espagnol d'électricité à 43,4 milliards d'euros. La CNMV doit encore se prononcer sur cette offre.

Au terme d'une bataille politico-juridico-financière qui aura duré près d'un an et demi, le sort d'Endesa semble enfin sur le point d'être scellé. Selon un document transmis ce mercredi à l'autorité des marchés espagnols (CNMV), le géant hispanique du BTP Acciona et son associé le groupe italien d'énergie Enel annoncent lancer une OPA sur le premier électricien espagnol, au prix de 41,3 euros par action. Ce montant valorise Endesa à environ 43,4 milliards d'euros.

Acciona et Enel avaient annoncé leur projet de lancer une OPA sur Endesa à "au moins 41 euros", alors qu'ils disposent déjà à eux deux de près de 46% du capital. Cette proposition avait poussé le groupe allemand E.ON à renoncer à son propre projet d'OPA à 40 euros par action, et à passer un accord avec Enel et Acciona pour qu'il puisse racheter, au prix du marché, environ 10 milliards d'actifs d'Endesa et d'Enel au terme de l'opération.

Mais pour l'heure, crier victoire serait encore un peu prématuré pour Enel et Acciona... Jusqu'ici, les coups de théâtres et les rebondissements n'ont en effet jamais manqué d'alimenter cet incroyable feuilleton économico-financier. Plusieurs obstacles sont toujours susceptibles de faire capoter l'affaire.

La CNMV d'abord, qui doit maintenant se prononcer sur cette offre. Mardi, elle avait formellement annoncé l'échec de l'offre de 42,3 milliards d'E.ON sur Endesa. Reste à savoir si le gendarme boursier espagnol va changer sa position sur une offre d'Acciona et Enel. La CNMV a en effet interdit à ces deux groupes de lancer une OPA sur Endesa dans un délai inférieur à six mois après la fin de l'offre d'E.ON, abandonnée la semaine dernière. Les deux associés ont donc demandé à l'autorité de marchés de lever cette interdiction.

Par ailleurs, la cible de l'OPA n'a pas encore dit son dernier mot. Le groupe Endesa s'est borné à affirmer qu'il se prononcerait sur le projet d'offre publique d'achat "en temps voulu et sous la forme qu'il jugerait adéquate". La presse espagnole a également évoqué ces derniers jours la possibilité que le groupe engage une action en justice pour tenter de se mettre à l'abri de l'OPA. Le président du groupe, Manuel Pizarro, passe en effet pour ne pas être satisfait des intentions de ses deux principaux actionnaires.

De leur côté, Enel et Acciona conditionnent leur offre de rachat à l'obtention d'au moins 50% du capital d'Endesa, et aussi à la disparition des statuts du premier électricien espagnol qui limitent les droits de vote d'un actionnaire à 10%, quelle que soit sa participation. Enfin, le document transmis à la CNMV précise également que tous les dividendes susceptibles d'être distribués par Endesa seront déduits du prix de l'offre.

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