Le marché des portables désormais en rythme de croisière

Après un départ canon dans les années 1996-2001, le marché de la téléphonie mobile se stabilise. Il doit effectuer une mutation en douceur pour préserver sa croissance, alors que le budget consacré au portable n'augmente plus.

Fini le temps des croissances annuelles de la clientèle de plus de 70%... La période faste de la fin des années 90 est révolue pour les opérateurs de téléphonie mobile. Si dans un premier temps, les résultats de ce marché ont bénéficié de la vague de premier équipement, le portable s'est désormais installé dans le quotidien des Français. C'est ce que montre l'Observatoire économique de la téléphonie mobile, organisé par l'Afom (Association française des opérateurs mobiles) qui réunit les onze entreprises de téléphonie de l'Hexagone.

En 1992, le téléphone portable n'était encore qu'un gadget pour cadre sup et comptait 500.000 utilisateurs. Quinze ans plus tard, il est devenu un objet usuel pour 51 millions de Français. Une évolution particulièrement rapide et de très grande ampleur, sans équivalent dans le secteur des nouveaux services de communication : en 2006, on ne comptait ainsi "que" 12,7 millions d'abonnés Internet haut débit.

Dans le même temps, le chiffre d'affaires consolidé du secteur de la téléphonie mobile a atteint 20 milliards d'euros en 2005 et les prévisions indiquent 21 milliards d'euros pour 2006. L'évolution de ce chiffre a suivi celle de la clientèle. Après des taux de croissance qui ont atteint 77% par an (1998), le marché s'est progressivement tassé pour ne progresser que de 1,4% entre 2005 et 2006.

Enfin, le secteur a opéré des investissements colossaux: plus de 30 milliards d'euros en quinze ans, l'équivalent de soixante-quinze Stades de France. Dans ce chiffre, il convient de compter les licences 3G, à 600 millions d'euros l'unité, soit un total de 1,8 milliard d'euros en 2001 et 2002 pour les trois opérateurs historiques que sont Orange, SFR et Bouygues Télécom.

Baisse de 26% du coût des communications

Mais parallèlement à ces investissements massifs, le budget des consommateurs pour la téléphonie mobile, lui, n'augmente plus. Il est même passé de 24,8 euros par mois (HT) en 2004 à 24,1 euros par mois (HT) en 2005. Or, depuis 2002, le temps moyen d'appel mensuel a augmenté de 37% pour atteindre près de 2h30 par mois. Il en ressort donc que le coût des communications a fortement diminué, et c'est bien le cas, selon l'Afom. Le prix moyen de la minute "voix sortante" a diminué ainsi de 26% sur la période 2002-2006 avec une accélération sur la dernière année. L'an dernier, la minute était ainsi facturée en moyenne à 15,8 centimes d'euros.

Ces données, selon l'association des opérateurs de téléphonie mobile, font de la France le pays d'Europe occidentale où le consommateur est le plus avantagé en matière de prix. A titre de comparaison, le prix moyen de la minute de "voix sortante" en Allemagne atteint les 35 centimes d'euros. Mais il convient de relativiser ces chiffres.

La santé, nouvel objectif des opérateurs

En effet, le prix moyen "voix sortante" n'est qu'une donnée partielle qui ne prend pas en compte l'ensemble des spécificités d'un abonnement: facturation à la minute, appel vers son répondeur, SMS... Les conclusions issues des calculs en prix "voix sortante" ont tendance à surévaluer les avantages des gros consommateurs, et à minorer les inconvénients de ceux qui téléphonent peu. En clair, plus il est bavard, meilleure est l'offre proposée au consommateur français.

Mais pour inciter leurs clients à gonfler leur facture de portable, les opérateurs doivent répondre à des besoins nouveaux. Outre la télévision, Internet et la musique, thèmes déjà récurrents de la téléphonie mobile, le secteur développe actuellement le "paiement mobile" et s'intéresse beaucoup à la santé.

Ainsi, Orange s'est lancé dans l'accompagnement thérapeutique et l'assistance aux personnes âgées, et SFR s'est associé avec l'EFS (Etablissement français du sang) pour optimiser les collectes de sang et travaille actuellement sur un projet d'assistance aux diabétiques. Les opérateurs ne manquent en tout cas pas d'idées pour faire de l'usage du téléphone portable un véritable réflexe dans des domaines de plus en plus variés.

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