Bayrou se refuse à donner une consigne de vote

Lors d'une conférence de presse cet après-midi, le candidat UDF a déclaré qu'il ne donnerait pas de consigne de vote, jugeant pour le moment trop "risqués" les programmes des deux candidats. Il annonce la création du "Parti démocrate".

La salle était comble cet après-midi à l'occasion de la conférence de presse de François Bayrou, le "troisième homme" du premier tour, devenu la coqueluche des deux partis victorieux. Comme attendu, le président de l'UDF n'a pas donné de consigne de vote pour le second tour, considérant que les programmes de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy présentaient chacun des "risques" non négligeables.

D'une part, alors que les "fondamentaux de la politique économique" du président de l'UMP étaient, au départ, "équilibrés", François Bayrou considère que les dérapages sont allés bien trop loin, "jusqu'à l'échelle mobile des salaires, la baisse de deux points des prélèvements obligatoires et les dépenses par dizaines de milliards d'euros".

Par ailleurs, il reproche à Ségolène Royal de "faire croire que l'Etat peut tout résoudre, de la garde des enfants au financement des emplois en passant par les cautions payées par l'Etat". Bien plus virulent dans ses propos à l'égard de Nicolas Sarkozy, il était à peu près clair qu'en annonçant qu'il savait pour qui il n'allait pas voter, François Bayrou parlait du candidat UMP.

"Je suis un homme d'ouverture, ouvert à toute discussion de bonne foi. Ségolène Royal a proposé d'avoir avec moi un débat public et ouvert. J'accepte d'avoir ce dialogue, sans arrière-pensées, par exemple à la télévision", a-t-il dit, en précisant qu'il répondrait probablement par l'affirmative à une éventuelle requête similaire de la part de Nicolas Sarkozy.

Très courtisé après avoir recueilli 18,57% de suffrages de quelques sept millions d'électeurs au premier tour, le centriste a indiqué ne pas avoir répondu pour le moment aux messages laissés dès lundi sur son portable par les deux candidats. Il a ironisé sur le faite qu' "infréquentable jusqu'à 19h59" le 22 avril, il était tout à coup, après 20h00, devenu "agréable et sympathique" à certains, sans doute sous l'effet d'une "conjonction astrale".

François Bayrou a par ailleurs estimé "absolument impossible, dans la situation actuelle", d'accepter un poste ministériel dans le gouvernement qui sortira des urnes le 6 mai, que ce soit un gouvernement socialiste ou un gouvernement UMP.

Enfin, il a annoncé en outre la création d'un nouveau parti, un parti "qui ira loin vers le centre gauche et ira aussi vers le centre droit", le Parti démocrate. Le Parti démocrate "proposera de refonder nos institutions pour que le mot démocratie trouve son sens en France", a expliqué M. Bayrou. "Il saisira toutes les occasions d'imposer la séparation des pouvoirs (...) la création d'une démocratie sociale pour le XXIè siècle".

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.