Madrid fête les dix ans de PhotoEspana

La capitale espagnole accueille une soixantaine d'expositions signées des plus grands photographes dans le cadre du festival PhotoEspana. Cette dixième édition, très riche, ne convainc malheureusement qu'à moitié.

Plus d'une soixantaine d'expositions rassemblant des milliers d'images réalisées par des photographes venus du monde entier, présentées dans les plus grandes institutions culturelles de la ville et dans les couloirs du métro madrilène... PhotoEspana oblige, la capitale espagnole vibre une fois de plus au rythme de la photo. Et peut-être plus encore cette année où l'on fête les 10 ans de ce festival.

Cette édition, passionnante à bien des égards, se révèle pourtant plus convenue que les précédentes. Chose étrange, certaines expositions très attendues témoignent d'un manque de rigueur habituellement dévolu aux débutants. A commencer par la rétrospective consacrée à la photographe Sylvia Plachy.

Peu connue en Europe, cette dernière n'en est pas moins considérée outre-Atlantique comme une figure importante du 8ème art. D'abord photographe pour l'hebdomadaire new-yorkais "The Village Voice", Plachy a réalisé des portraits de célébrités et des photos drôles ou décalées de Manhattan. Depuis quelques années, elles se réapproprie ses origines magyares en saisissant ça et là d'étranges scènes en terre hongroise. L'ensemble est certainement très intéressant. Sauf que les commissaires de cette exposition ont cru bon de mêler les tirages dans un ordre défiant toute logique. Au point de rendre l'ensemble anecdotique.

Le festival vaut toutefois le déplacement pour les stars qui y sont exposées tels Man Ray, Sebastiao Salgado, Bruce Davidson ou Andres Serrano. Pour les découvertes qu'on y fait surtout. Comme cette très riche exposition consacrée au néoréalisme italien, inédite et d'autant plus passionnante qu'elle balaye les idées reçues en montrant comment ce courant s'est forgé dès les années 30, sous Mussolini.

PhotoEspana permet enfin de découvrir des photographes d'aujourd'hui encore peu connus en Europe. Tél Stanislas Guigui, auteur d'une remarquable série de portraits réalisés dans le ghetto des pauvres, drogués et autres marginaux de Bogota. Le photographe a su saisir cette cour des miracles hugolienne avec une incroyable énergie. A découvrir également, la mexicaine Lourdes Grobet qui a documenté la vie des catcheurs de son pays. Un phénomène social autant qu'une institution racontée avec humour et perspicacité.


PhotoEspana 2007. Expositions présentées dans toute la ville jusqu'au 22 juillet. La programmation complète est disponible sur le site www.phedigital.com
Renseignements: 00 34 91 360 13 20.

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